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Stellantis, maison mère de Peugeot, Fiat et Chrysler, a vu ses ventes au troisième trimestre plonger de 27% à 33 milliards d'euros, plombées par ses difficultés en Amérique du Nord et par des lancements retardés en Europe notamment.
Le groupe aux 15 marques traverse une passe difficile après des années de profits record: il a livré 1.148.000 véhicules au troisième trimestre, soit une baisse de 279.000 unités sur un an (-20%), a précisé jeudi la direction de Stellantis.
Le troisième trimestre a globalement été marqué par la "transition" entre deux générations de véhicules, avec plusieurs retards de lancement, comme ceux des Citroën C3 et C3 Aircross, dus à des problèmes de qualité.
Ces difficultés ont notamment freiné le chiffre d'affaires en Europe (-12%, à 12,5 milliards d'euros), sur un marché automobile déjà déprimé.
En Amérique du Nord, le chiffre d'affaires s'effondre (-42%, à 12,4 milliards d'euros) à cause d'une baisse des ventes et de promotions lancées pour réduire les stocks de véhicules.
Face à ces résultats attendus, l'action du groupe était en nette hausse à la Bourse de Paris (+2,34%) à 12,52 euros à 11H00 dans un marché en baisse de 0,85%.
"Le chiffre d'affaires du troisième trimestre est en ligne avec le consensus" et le marché s'attendait déjà "à de très faibles ventes", souligne Marc Lavaud, analyste d'Oddo BHF, dans une note.
- "Transitoire" -
Le nouveau directeur financier du groupe, Doug Ostermann, s'est déclaré lors d'une conférence de presse "satisfait des progrès (effectués) dans la résolution des problèmes opérationnels, notamment en ce qui concerne les stocks aux Etats-Unis", et a insisté sur le caractère "transitoire" de ces difficultés.
"Bien que les résultats du troisième trimestre 2024 soient freinés par (la) transition et restent inférieurs à notre potentiel, elle était nécessaire pour soutenir l'impressionnante vague de lancements que nous prévoyons", a souligné le dirigeant américain, qui a débuté chez General Motors avant de superviser les opérations de Stellantis en Chine.
M. Ostermann a confirmé jeudi les objectifs de Stellantis pour l'année 2024, mais sans les préciser. Il souhaite laisser "les mains libres" à ses équipes pour régler les problèmes de stocks d'ici la fin de l'année et avoir "un carnet de commandes sain" pour débuter 2025, a-t-il souligné.
Dans ses concessions, le groupe compte sur la montée en puissance de la vingtaine de nouveaux véhicules lancés en 2024, comme la nouvelle Peugeot 3008, qui a enregistré 75.000 commandes (dont 25% d'électriques). Le groupe a également lancé en Europe les modèles électriques d'entrée de gamme de son partenaire chinois Leapmotor.
Aux Etats-Unis, Stellantis a confirmé être "en passe" d'atteindre ses objectifs de réductions de stocks.
Avec des campagnes de publicité, des baisses de tarifs et des promotions, la part de marché du groupe sur le marché américain s'est légèrement redressée, passant de 7,2% en juillet à 8% en septembre.
Maserati est quant à elle au fond du trou avec 2.100 unités écoulées (-60% sur un an). La marque de luxe du groupe peine à écouler son SUV compact Grecale et constate "moins d'appétit en Chine pour les voitures de luxe européennes", alors qu'elle lance son offensive de sportives électriques, et vient de changer de directeur.
- Dividendes -
Parallèlement, le groupe a indiqué que son programme de rachat d’actions s'était achevé en octobre, restituant un total de 7,7 milliards d'euros aux actionnaires en 2024.
Face à ses difficultés, Stellantis étudie maintenant un "calibrage des dividendes et des rachats d'actions au début de l'année 2025" pour poursuivre une "politique de rémunération du capital cohérente", a précisé le groupe.
Et "vu le prix de l'action, il serait très raisonnable de parler d'un nouveau programme de rachat l'année prochaine", a indiqué M. Ostermann.
Après avoir pris acte en septembre d'une "détérioration" globale du marché automobile, Stellantis avait annoncé l'arrivée de plusieurs dirigeants plus concentrés sur le marketing, ainsi que le départ à la retraite en 2026 de son directeur général Carlos Tavares.
(A.Berg--BBZ)