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Les syndicats de la SNCF ont déposé jeudi une alarme sociale, à savoir une demande de concertation immédiate avec la direction, au sujet de la décision du gouvernement de confirmer la liquidation de Fret SNCF avant la fin de l'année.
Une première réunion de conciliation doit avoir lieu la semaine prochaine. "L'alarme sociale permet de déposer un préavis de grève et nous avons une volonté unitaire de hausser le rapport de force ces prochaines semaines", a précisé à l'AFP le secrétaire fédéral Sud-Rail, Julien Troccaz.
Lundi, le ministre délégué aux Transports, François Durovray, a reçu tous les syndicats du groupe ferroviaire et leur a confirmé le maintien du plan de discontinuité de Fret SNCF, à savoir son démantèlement pour renaître sous la forme de deux sociétés: l'une chargée du fret ferroviaire et l'autre de la maintenance du matériel.
Le processus prévoit la suppression de 500 emplois -sur 5.000- et l'abandon de 24 flux de transport de marchandises à des concurrents.
Ces mesures avaient été décidées par le gouvernement lorsque Clément Beaune était ministre délégué aux Transports pour éviter une procédure de la Commission européenne. Celle-ci avait ouvert une enquête pour des aides d’État considérées comme indues perçues par Fret SNCF.
"Les multiples réorganisations, déstructurations du système ferroviaire public, viennent percuter de plein fouet le nécessaire développement d’un outil public ferroviaire voyageurs et marchandises performant", s'indignent les syndicats dans leur communiqué.
"L’urgence est aujourd’hui de mettre fin au plus vite à la discontinuité qui menace Fret SNCF", insistent les organisations, qui dénoncent aussi le processus d'ouverture à la concurrence dans le transport de voyageurs.
"Le point commun de ces stratégies est de remettre en cause l’unité du Groupe et son cadre social dans le cadre d’un abaissement du niveau des droits et garanties des cheminots", dénoncent la CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots.
Les premiers cheminots doivent être transférés vers des filiales nouvellement créées par la SNCF dans le cadre de l'ouverture à la concurrence mi-décembre à Nice et Amiens.
Les syndicats demandent un moratoire sur le processus de discontinuité de Fret SNCF, "l'arrêt de la filialisation TER, Transilien et Intercités soumis à la concurrence" et une programmation pluriannuelle de financement des infrastructures.
(U.Gruber--BBZ)