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Quelque 150 salariés de l'usine Michelin de Vannes (Morbihan), que l'équipementier automobile a décidé de fermer d'ici 2026 avec celle de Cholet (Maine-et-Loire), manifestaient vendredi matin pour demander le maintien des emplois en France, selon la CGT.
Les salariés en grève se sont rassemblés peu après 06h00 devant leur usine avant de former un cortège pour rejoindre un rond-point proche d'une voie express, pour une "action de filtrage avec tractage", a indiqué à l'AFP Christophe Villate, délégué syndical CGT de Michelin à Vannes.
Les manifestants ont défilé derrière une banderole proclamant "Des pneus Michelin sans salariés, c'est juste de l'air" et certains brandissaient des croix blanches symbolisant la mort programmée de leur usine, qu'ils ont ensuite plantées devant le site, qui compte au total 299 salariés.
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, est attendue à Vannes dans la matinée, de même qu'une délégation d'élus et responsables de gauche, parmi lesquels le député François Ruffin.
Une manifestation similaires est prévue devant l'usine de Cholet (Maine-et-Loire), qui emploie plus de 900 personnes, que le géant français du pneu a également décidé de fermer avant 2026.
Le ministre délégué chargé de l'Industrie, Marc Ferracci, doit se rendre à Cholet dans la journée pour s'entretenir avec les syndicats et rencontrer les salariés du site Michelin.
L'intersyndicale du groupe organise également un rassemblement à Clermont-Ferrand, où se situe le siège social.
"Le gros de la colère, c'est qu'on a mis en place un accord sur la réactivité et la polyvalence pour que le site soit plus compétitif. Les salariés ont joué le jeu, on a rempli toutes les cases et malgré tout ça, on nous annonce la fermeture", a déploré Christophe Villate de la CGT.
"Et il y a aussi de la colère quand on voit les résultats des sites français: 20% du résultat du groupe, du bénéfice, ce sont les sites français qui le font, sachant qu'on est à onze sites industriels en France sur à peu près 109 dans le monde. Donc on est quand même économiquement viables!", a estimé le syndicaliste.
Selon lui, la rémunération des dirigeants de Michelin a augmenté de 10% l'an dernier, tout comme les dividendes versés aux actionnaires, "alors que les salariés, eux, ont eu tout juste 2% d'augmentation. C'est ça qui est écœurant", a-t-il insisté.
(K.Lüdke--BBZ)