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Plusieurs milliers de personnes ont marché dimanche dans les rues de Paris lors d'une nouvelle mobilisation contre la vie chère en Outre-mer, pour porter la voix "d'un peuple qui est vent debout", ont constaté des journalistes de l'AFP.
Formant un long cortège marqué de la couleur rouge, symbole de la mobilisation contre la vie chère en Outre-mer, les manifestants, venus à l'appel d'associations antillaises et kanak et pour beaucoup issus de la diaspora ultramarine, sont partis de la place Denfert-Rochereau pour rallier le ministère des Outre-mer.
Le cortège s'est tranquillement élancé sur des airs de musiques antillaises après avoir été encouragé par les moteurs hurlants d'une cinquantaine de motos, postées près de la tête de la manifestation.
"Cette fois ils ont la démonstration que le peuple est vent debout et que ça ne va pas se calmer à part au moment où on va obtenir de vraies solutions", a lancé Rodrigue Petitot.
"Pas de pansement sur des pansements, cette fois-ci c'est le moment où on doit tout régler (...). On n'est pas venus mendier à qui que ce soit quoi que ce soit, on est venu imposer ce qui est tout à fait normal (...) légitime", a-t-il affirmé.
"Malheureusement, dans ce qui nous arrive, depuis trop longtemps le diable a pitié de nous, ça veut dire que la France nous a donné un titre français, mais elle ne nous a jamais donné des conditions en tant que Français, et ça c'est vraiment malheureux", a-t-il ajouté.
André Bazin, président de l'association Ultramarin Doubout, a lui regretté de "ne jamais être entendu". "Malheureusement on est contraints de revenir encore une fois dans la rue".
Et les négociations découlant de la mobilisation qui ont débouché sur un accord pour faire baisser les prix d'environ 6.000 produits alimentaires n'y ont rien changé.
"Il reste encore 33.000 produits sur lesquels on peut pratiquer la péréquation. (...) Le Rpprac appelait à ce que ce soit tout l'alimentaire qui soit aligné au prix de France. Qu'est-ce qu'il y a dans ces mots qui sont incompréhensibles pour les autorités françaises ?" a-t-il interpellé.
"Là, on n'est pas dans une phase de révolte, on est toujours dans une phase où on demande à ce que nous soyons respectés dans nos droits humains", revendique M. Bazin.
Non loin de lui, Fred Catorc est venu soutenir ses "compatriotes". Cet employé dans les écoles en Ile-de-France a de la famille aux Antilles, il aimerait bien y retourner définitivement à l'âge de la retraite, explique-t-il, casquette rouge sur la tête.
"Il faut qu'on se batte pour eux ici. Pour faire comprendre au gouvernement qu'il faut faire des choses. Il faut qu'ils prennent conscience qu'il y a un peuple qui souffre", a-t-il défendu.
Fraîchement retraitée de la RATP, Marie-France Ravenel peste contre "la vie chère là-bas. Très chère". "C'est hallucinant", souffle cette femme portant un manteau rouge.
"Une bêtise, par exemple, quand on envoie un colis à un parent, il doit payer pour récupérer le colis des frais", raconte cette native de Martinique, fustigeant des "raisons de colonialisme et de taxes".
Depuis septembre, la Martinique est touchée par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré avec des émeutes urbaines et des violences, essentiellement nocturnes.
(K.Müller--BBZ)