Berliner Boersenzeitung - En Namibie, la robe Herero, enrobée de mystère, traverse le temps

EUR -
AED 3.82212
AFN 73.823639
ALL 98.628703
AMD 414.679735
ANG 1.896775
AOA 952.384548
ARS 1063.751819
AUD 1.664661
AWG 1.873088
AZN 1.767821
BAM 1.960944
BBD 2.124974
BDT 125.769894
BGN 1.956025
BHD 0.392339
BIF 3111.030336
BMD 1.040605
BND 1.421615
BOB 7.272005
BRL 6.510753
BSD 1.052461
BTN 89.435871
BWP 14.367686
BYN 3.444234
BYR 20395.848308
BZD 2.114546
CAD 1.496218
CDF 2986.535462
CHF 0.932368
CLF 0.0376
CLP 1037.472484
CNY 7.5936
CNH 7.607537
COP 4550.657157
CRC 529.691927
CUC 1.040605
CUP 27.576019
CVE 110.553921
CZK 25.110838
DJF 187.411581
DKK 7.461176
DOP 64.028254
DZD 139.601703
EGP 52.967188
ERN 15.609068
ETB 131.500758
FJD 2.411132
FKP 0.82414
GBP 0.825605
GEL 2.923986
GGP 0.82414
GHS 15.47043
GIP 0.82414
GMD 74.923825
GNF 9092.762937
GTQ 8.107187
GYD 220.025011
HKD 8.086361
HNL 26.716205
HRK 7.464158
HTG 137.659759
HUF 415.19756
IDR 16999.835505
ILS 3.773773
IMP 0.82414
INR 88.574694
IQD 1378.716373
IRR 43796.441423
ISK 144.518851
JEP 0.82414
JMD 164.822329
JOD 0.7381
JPY 163.173549
KES 134.49788
KGS 90.532511
KHR 4232.060024
KMF 485.051744
KPW 936.543473
KRW 1506.935769
KWD 0.320454
KYD 0.877
KZT 550.18313
LAK 23052.466618
LBP 94245.606217
LKR 306.734565
LRD 190.489654
LSL 18.996929
LTL 3.072635
LVL 0.629452
LYD 5.148505
MAD 10.509666
MDL 19.338725
MGA 4896.844423
MKD 61.528814
MMK 3379.842842
MNT 3535.973974
MOP 8.424096
MRU 41.823704
MUR 49.002228
MVR 16.024575
MWK 1824.886678
MXN 21.152123
MYR 4.68844
MZN 66.496857
NAD 18.996929
NGN 1619.316019
NIO 38.73122
NOK 11.810814
NPR 143.101042
NZD 1.839271
OMR 0.40064
PAB 1.052551
PEN 3.932415
PGK 4.263182
PHP 61.586101
PKR 292.787582
PLN 4.250359
PYG 8215.549385
QAR 3.837091
RON 4.976358
RSD 117.001439
RUB 107.646393
RWF 1423.433666
SAR 3.909662
SBD 8.723965
SCR 14.51076
SDG 625.920935
SEK 11.461135
SGD 1.413609
SHP 0.82414
SLE 23.728364
SLL 21820.95933
SOS 595.615973
SRD 36.59599
STD 21538.412292
SVC 9.209156
SYP 2614.550291
SZL 18.994823
THB 35.945079
TJS 11.461062
TMT 3.652522
TND 3.338292
TOP 2.437202
TRY 36.495696
TTD 7.146746
TWD 33.981776
TZS 2483.136297
UAH 44.17477
UGX 3831.011929
USD 1.040605
UYU 46.701601
UZS 13536.506255
VES 53.072028
VND 26496.392222
VUV 123.542651
WST 2.874969
XAF 657.6821
XAG 0.035257
XAU 0.000398
XCD 2.812286
XDR 0.802806
XOF 657.6821
XPF 119.331742
YER 260.541317
ZAR 19.016309
ZMK 9366.687735
ZMW 29.126399
ZWL 335.074226
  • AEX

    -13.6600

    878.99

    -1.53%

  • BEL20

    -63.7700

    4187.52

    -1.5%

  • PX1

    -90.8300

    7293.94

    -1.23%

  • ISEQ

    -41.8300

    9686.45

    -0.43%

  • OSEBX

    -5.9400

    1408.35

    -0.42%

  • PSI20

    5.0400

    6299.18

    +0.08%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    47.0600

    3082.94

    +1.55%

  • N150

    -43.2200

    3230.67

    -1.32%

En Namibie, la robe Herero, enrobée de mystère, traverse le temps
En Namibie, la robe Herero, enrobée de mystère, traverse le temps / Photo: SIMON MAINA - AFP

En Namibie, la robe Herero, enrobée de mystère, traverse le temps

La grandiose robe traditionnelle des femmes Herero, inséparable de sa coiffe à cornes, a survécu à un génocide et l'usure du temps en Namibie. La tenue inspirée des premiers occupants allemands perdure grâce à des couturiers ravivant cette culture.

Taille du texte:

Une demi-douzaine de portraits de sa défunte mère parée d'autant de robes turquoises de sa confection ornent la maison appartenant désormais à McBright Kavari dans le quartier Herero de Katutura, le principal township de Windhoek, capitale de ce pays d'Afrique australe.

Au fond, est niché son atelier de quelques mètres carrés rognés par les piles de tissu à première vue quelconque qu'il métamorphose en trésor de raffinement qu'est ce vêtement nommé Ohorokova: magie laborieuse de l'artisanat.

"Étant moi-même Herero, j'ai senti que, pour garder la robe en vie, il fallait sortir des sentiers battus, la modifier et la rendre attrayante pour les jeunes", explique-t-il à l'AFP.

Styliste le plus renommé du pays, il a exposé ses créations lors de défilés en Chine, en Ethiopie, au Ghana et en Allemagne, l'ex-puissance coloniale ayant commis sur les Herero le premier génocide du XXe siècle selon un consensus d'historiens.

Au moins 60.000 Herero et 10.000 Nama sont morts entre 1904 et 1908 dans ce territoire d'Afrique australe, tués par les armes ou les camps de concentration. Soit 80% de la population Herero d'alors, selon certains historiens.

Où qu'il aille présenter ses collections, McBright Kavari emporte toujours une ou deux de ces robes traditionnelles: "Je veux les montrer au monde entier pour faire connaître notre peuple Herero. Car une fois qu'elles sont sur le podium, tout le monde est fasciné et veut en savoir plus, explique-t-il. C'est aussi très lié à l'histoire."

Celle de l'Ohorokova est enrobée de mystère. D'inspiration victorienne, elle aurait été transmise aux femmes Herero au contact des premiers missionnaires au début du XIXe siècle. Elles portaient auparavant des tabliers de cuir longs, avec déjà le souci comme Ohorokova de dissimuler le corps.

"Mais nous ne savons pas si c'était un choix d'adopter cette robe, ou si c'est arrivé par la force. Il y a deux écoles à ce sujet", résume à l'AFP Maria Caley, conférencière en mode à l'Université de Namibie.

Reste un paradoxe: que cette tenue au coeur de l'identité des Herero découle de ceux devenus leurs bourreaux. Mais pour cette experte, les robes sont désormais "complètement différentes" de celles des femmes des premiers missionnaires.

- Cornes pop -

"Quand on adopte quelque chose, on le décline à sa façon pour représenter une part de soi-même", décrypte-t-elle. "Même les traditions ont été inventées à un moment puis elles ont évolué au fil du temps."

C'est le cas de la coiffe traditionnelle massive, l'Otjikaiva, rappelant un bicorne ou tricorne, qui n'a pas toujours été aussi encombrante. "Elle était autrefois très ronde et épaisse, pas très large par rapport à la tête, mais elle est devenue très fine et très stylisée pour rappeler les cornes d'une vache", décrit Maria Caley.

"Nous sommes un peuple connu pour son bétail, ça en dit plus sur notre identité", défend McBright Kavari aux couvre-chefs monumentaux.

Ils sont loin d'être sa seule innovation, le couturier a taillé dans les jupons qui pouvaient compter jusqu'à six couches, dans les manches aussi, parfois tout simplement abandonnées.

Cliente à la trentaine de robes, Yamillah Vetarapi Katjirua, 50 ans et des exemplaires couleur chair, aigue-marine ou lapis lazuli dans son vestiaire, trouve l'"équilibre très bon entre la modernisation et le respect". Même si l'"exposition du corps" ou "le décolleté" restent "traditionnellement presque non négociables", selon elle.

La cible de "nombreuses critiques", entre autres pour un serpent inséré sur la coiffe de la représentante namibienne au concours Miss Univers, McBright Kavari rappelle que "les gens n'acceptent pas facilement le changement."

"Si tout le monde a l'impression qu'il faut se positionner, je pense que ça montre que la culture est vivace", observe Maria Caley alors que les Herero n'étaient que 179.000 en Namibie lors du recensement de 2023, soit moins de 6% de la population.

"Avec le temps", veut croire McBright Kavari, "ils comprendront que je suis quelqu'un faisant en sorte que les gens sachent qu'il y a une tribu en Namibie qui parle le Herero."

(A.Lehmann--BBZ)