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Le secrétaire général de Force ouvrière Yves Veyrier a appelé jeudi les militants de FO à "mettre le paquet" sur le "développement" de la confédération, actuellement troisième force syndicale en France, derrière la CFDT et la CGT.
Combien le syndicat compte-t-il d'adhérents ? "On déclare 500.000, les estimations les plus pessimistes disent 300.000. Donc on est entre les deux, et somme toute c'est déjà pas mal", a déclaré Yves Veyrier à la tribune du XXVe Congrès de FO, dans l'agglomération de Rouen.
"Chers camarades, je vous alerte quand même", a-t-il poursuivi. "On est à 350.000 cartes à peu près placées (remises à des adhérents, NDLR) ces années passées. On a eu une chute en 2018, légère, et surtout un recul en 2020 sous l'effet de la pandémie. On remonte bien en 2021 puisqu'on est plutôt à cette heure-ci autour de 380.000 cartes placées", a-t-il ajouté, précisant que ce chiffre est inférieur au nombre d'adhérents réels.
"C'est loin d'être suffisant !", a-t-il lancé aux congressistes.
L'année 2018 avait été marquée par une crise à la tête de FO, avec le départ houleux de Jean-Claude Mailly, puis celui six mois plus tard de Pascal Pavageau. En 2018, le syndicat avait légèrement baissé dans le secteur public (-0,5 point à 18,1%), et en 2021, il est resté quasiment stable dans le secteur privé (-0,36 point à 15,24%).
Dans Le Monde dimanche, Yves Veyrier avait affirmé que FO n'avait pas "vocation à rester sur la dernière marche du podium".
Il a appelé jeudi les militants à se tourner vers "tous les salariés éloignés" d'un emploi stable. Les cadres sont aussi un "enjeu majeur", et il faut que FO "parvienne à élargir (son) implantation dans le monde de la culture, du spectacle, des intermittents", où la confédération "n'est pas à la hauteur de ce qu'(elle) devrait être".
Le dirigeant avait annoncé en février qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat. Il laissera la place vendredi à Frédéric Souillot, désormais seul candidat à sa succession, après le retrait de Christian Grolier mercredi.
Dans un discours de près de deux heures, il a défendu son action à la tête du syndicat et de nouveau appelé ses camarades à l'unité et au "respect". "La porte est à double battant, mais personne ne souhaite que qui que ce soit la prenne dans le sens de la sortie", a-t-il dit.
(H.Schneide--BBZ)