Berliner Boersenzeitung - Sur les plages de la mer du Nord, des objets abandonnés racontent des vies de migrants

EUR -
AED 3.975164
AFN 76.756784
ALL 99.281988
AMD 422.923272
ANG 1.937486
AOA 988.683168
ARS 1161.382718
AUD 1.730716
AWG 1.948084
AZN 1.842995
BAM 1.955445
BBD 2.184014
BDT 131.457365
BGN 1.955735
BHD 0.407879
BIF 3214.746475
BMD 1.082269
BND 1.45215
BOB 7.501639
BRL 6.169039
BSD 1.081604
BTN 92.453227
BWP 14.838308
BYN 3.539858
BYR 21212.46557
BZD 2.172706
CAD 1.556654
CDF 3106.111039
CHF 0.956211
CLF 0.026544
CLP 1018.609527
CNY 7.854782
CNH 7.873813
COP 4528.753172
CRC 541.306796
CUC 1.082269
CUP 28.680119
CVE 110.243981
CZK 24.938669
DJF 192.236012
DKK 7.460587
DOP 68.138268
DZD 145.028316
EGP 54.732924
ERN 16.23403
ETB 142.107318
FJD 2.527584
FKP 0.836087
GBP 0.836978
GEL 2.987027
GGP 0.836087
GHS 16.767113
GIP 0.836087
GMD 77.380217
GNF 9359.388471
GTQ 8.344486
GYD 226.301035
HKD 8.420651
HNL 27.66998
HRK 7.532913
HTG 141.755592
HUF 402.745172
IDR 18036.439985
ILS 4.033935
IMP 0.836087
INR 92.525258
IQD 1416.942934
IRR 45577.036607
ISK 142.913287
JEP 0.836087
JMD 170.161487
JOD 0.767301
JPY 162.223957
KES 139.861489
KGS 93.621763
KHR 4326.255092
KMF 492.973504
KPW 974.04177
KRW 1589.755087
KWD 0.333696
KYD 0.901436
KZT 545.021121
LAK 23432.74876
LBP 96921.21626
LKR 320.381875
LRD 216.330753
LSL 19.8407
LTL 3.195658
LVL 0.654654
LYD 5.231051
MAD 10.405708
MDL 19.410478
MGA 5030.087426
MKD 61.531796
MMK 2272.766094
MNT 3775.270743
MOP 8.666308
MRU 43.234955
MUR 49.383658
MVR 16.677443
MWK 1875.259785
MXN 22.161637
MYR 4.802572
MZN 69.154933
NAD 19.8407
NGN 1659.660838
NIO 39.803147
NOK 11.36835
NPR 147.92653
NZD 1.906833
OMR 0.416648
PAB 1.081604
PEN 3.957819
PGK 4.393244
PHP 61.976659
PKR 303.1605
PLN 4.18784
PYG 8633.473575
QAR 3.944784
RON 4.977465
RSD 117.186899
RUB 89.824643
RWF 1524.544542
SAR 4.059832
SBD 9.103271
SCR 15.531976
SDG 649.948457
SEK 10.858942
SGD 1.453444
SHP 0.850493
SLE 24.659482
SLL 22694.63366
SOS 618.196413
SRD 39.55638
STD 22400.775995
SVC 9.464283
SYP 14071.627774
SZL 19.836401
THB 36.851332
TJS 11.757567
TMT 3.798763
TND 3.366289
TOP 2.534782
TRY 41.074264
TTD 7.339668
TWD 35.982726
TZS 2862.639523
UAH 44.75968
UGX 3959.318272
USD 1.082269
UYU 45.611725
UZS 13993.461264
VES 75.194154
VND 27735.839868
VUV 132.844623
WST 3.044329
XAF 655.847104
XAG 0.031679
XAU 0.000344
XCD 2.924885
XDR 0.815652
XOF 655.838016
XPF 119.331742
YER 266.183911
ZAR 19.798912
ZMK 9741.7119
ZMW 30.475471
ZWL 348.490064
  • AEX

    -8.6200

    898.8

    -0.95%

  • BEL20

    -71.3900

    4335.42

    -1.62%

  • PX1

    -125.0700

    7790.71

    -1.58%

  • ISEQ

    -204.7500

    10188.68

    -1.97%

  • OSEBX

    2.5700

    1516.52

    +0.17%

  • PSI20

    -85.5000

    6865.62

    -1.23%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -54.7800

    2740.01

    -1.96%

  • N150

    -65.1500

    3400.18

    -1.88%

Sur les plages de la mer du Nord, des objets abandonnés racontent des vies de migrants
Sur les plages de la mer du Nord, des objets abandonnés racontent des vies de migrants / Photo: Sameer Al-DOUMY - AFP

Sur les plages de la mer du Nord, des objets abandonnés racontent des vies de migrants

Ethiopie, Soudan, Libye, Italie, France et, enfin, Royaume-Uni: une feuille rongée par le sable et l'eau trouvée sur la plage de Gravelines (Nord), dresse l'itinéraire, à travers deux continents et des milliers de kilomètres, d'une personne migrante en quête d'Angleterre.

Taille du texte:

Lorsqu'elle est repérée par Aäron Fabrice de Kisangani, un Belge flamand de 27 ans, la feuille est en grande partie enfouie dans le sable, encore trempée et attaquée par de petits "talitres", des crustacés de quelques millimètres qui grignotent les objets abandonnés sur les plages.

Avec une grande précaution, ce ratisseur de plage ou "beachcomber", qui consacre son temps libre à la quête de trouvailles en tous genres, extrait la feuille du sable et la déplie, puis en retire un talitre.

Lors de chaque départ d'embarcation clandestine vers l'Angleterre, des candidats à l'exil laissent des affaires sur la plage, par précipitation ou besoin de s'alléger.

Chaussures, vêtements, sacs et documents se retrouvent éparpillés sur les plages du littoral du nord de la France, aux côtés d'affaires abandonnées par pêcheurs et promeneurs, et d'objets parfois insolites recrachés par la mer.

"Beachcomber" depuis 20 ans, Aäron Fabrice de Kisangani collectionne des graines de plantes tropicales ou encore des dents de requin, et s'intéresse depuis un an aux objets laissés par les exilés.

"J'en trouvais tout le temps mais je ne les prenais pas, et j'ai commencé à me demander pourquoi", explique-t-il à l'AFP. A défaut d'être ramassés, "ils sont perdus", souligne-t-il.

- "Désert" -

Cette feuille extraite du sable semble retracer le parcours migratoire d'une Ethiopienne nommée Rose I., à en croire le nom inscrit en haut du papier.

On y voit, reliés par des flèches, des noms de villes, temps de trajet, moyens de transport. Tel qu'esquissé, le périple commence à "A.A.", soit Addis-Abeba, capitale de l'Ethiopie.

Huit cent cinquante kilomètres et 17 heures de voiture plus tard, la voici à Métemma, à la frontière avec le Soudan.

"Dix minutes de marche" doivent suffire pour atteindre Gallabat, de l'autre côté de la frontière, espère l'auteur ou l'autrice du document.

Après Khartoum, capitale du Soudan, un mot résume l'ampleur de la tâche: "Désert". Des milliers de kilomètres à travers le Sahara jusqu'à Tripoli, en Libye, d'où suivent une traversée en bateau jusqu'à l'Italie puis un trajet en train jusqu'à la France. Enfin, la dernière flèche indique l'objectif, rêvé dès l'Ethiopie: "UK", le Royaume-Uni.

L'histoire ne dit pas si Rose a suivi son itinéraire à la lettre, ni si elle a réussi à gagner l'Angleterre.

En une matinée de recherches, Aäron Fabrice de Kisangani trouve plusieurs autres fragments de vies d'exilés: la convocation en vue de son expulsion, le 18 mars, d'un Albanais placé en rétention administrative ; des billets utilisés pour rallier Bucarest au littoral en quelques heures, par avion jusqu'à Roissy puis en train de Paris à Dunkerque.

- "mieux comprendre" -

Ces objets qui racontent "l'histoire des réfugiés", pourraient permettre de leur "redonner leur humanité" espère Aäron Fabrice de Kisangani, qui ne sait pas encore précisément sous quelle forme exploiter cette collection.

"Je veux montrer le problème sous un autre angle, en tant que +beachcomber+."

Lui-même, depuis qu'il récupère ces objets, a "beaucoup appris sur la manière dont les réfugiés voyagent et à quelle vitesse, leurs nationalités (...) Je fais des recherches sur ce qui arrive dans leurs pays, et ça me permet de mieux comprendre le problème et la raison de leur départ vers le Royaume-Uni."

Alors qu'il marche sur le sable en direction de sa voiture, une poignée de vies humaines se jouent à l'autre bout de la plage.

Une trentaine de migrants sortent des dunes et courent vers un bateau déjà à l'eau. Repoussés par la police, ils retentent leur chance, quelques minutes plus tard.

Cette fois-ci, une grande majorité parviennent à monter à bord. Un enfant pleure.

Trois membres d'une même famille échouent, dont l'un, un trentenaire, implore sans succès sa mère, montée sur le bateau, d'en descendre.

Des scènes qu'aucun document laissé sur les plages ne peut raconter.

(O.Joost--BBZ)