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La Bourse de Paris a replongé jeudi, bien en dessous des 6.000 points, encaissant à son tour les annonces de la Banque centrale américaine qui laissent planer un risque de récession sur l'économie mondiale.
L'indice CAC 40 a perdu 2,39% à 5.886,24 points. La veille, il avait repris 1,35%, au-dessus des 6.000 points après six séances de recul, rassuré par les déclarations de la Banque centrale européenne sur les conditions d'emprunt en zone euro.
Annoncée en hausse avant l'ouverture jeudi, la place parisienne a démarré en légère baisse et n'a cessé ensuite de creuser ses pertes.
"La séance a été compliquée et essentiellement concentrée sur le sujet des taux avec un message très négatif de la Banque centrale américaine pour la croissance économique", retrace Florian Allain, gérant chez Mandarine Gestion, interrogé par l'AFP.
La Fed a annoncé mercredi le relèvement de ses taux directeurs de 0,75 point de pourcentage, le plus fort tour de vis monétaire depuis 1994 et pas le dernier, la plupart des gouverneurs de l'institution visant une fourchette de 3,25 à 3,50% d'ici la fin de l'année.
"Le marché est content que les banques centrales travaillent sur le sujet de l'inflation mais la réalité est que les effets seront forts et que la récession n'est plus un scénario improbable", ajoute l'analyste, prévoyant une baisse de la consommation et des conséquences négatives sur l'emploi.
"Mais tout n'est pas noir", nuance-t-il. Sur le marché obligataire, bien que les taux d'intérêt des dettes des pays européens aient continué de grimper jeudi, la tension s'est légèrement relâchée par rapport au début de la semaine, notamment sur la dette italienne, après une réunion d'urgence de la Banque centrale européenne mercredi.
La BCE a chargé ses équipes "d'accélérer" la conception d'un nouvel instrument "anti-fragmentation" pour lutter contre un écartement trop important des taux entre pays du Nord et pays du Sud de la zone euro et promis d'appliquer "une certaine flexibilité dans le réinvestissement" des obligations détenues au titre de son programme d'urgence lancé pendant la pandémie (PEPP).
Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, a par ailleurs estimé jeudi qu'il n'y avait "pas de raison de s'inquiéter des écarts de taux d'intérêt en Europe".
Côté valeur, seul Orange a fini dans le vert pour le CAC 40 tandis qu'une poignée de valeurs ont sorti la tête de l'eau sur le SBF 120.
Engie rationné
Le groupe énergétique français Engie a indiqué jeudi avoir constaté une réduction des livraisons de gaz russe, tout en assurant que cela n'avait pas d'effet sur l'approvisionnement de ses clients.
Le titre a réagi fortement et signé la plus grosse baisse de l'indice (-7,29%), dans un contexte de craintes généralisées concernant l'approvisionnement européen en gaz russe après des réductions de livraisons et une annonce lapidaire du patron de Gazprom: "notre produit, nos règles".
Air Liquide (-3,77%), TotalEnergies (-2,91%) et Neoen (1,75%) ont aussi souffert.
Veolia se débarrasse des déchets de Suez
Veolia a annoncé qu'il allait céder les activités de déchets au Royaume-Uni de Suez, groupe qu'il a en grande partie absorbé, "une décision radicale" prise alors que l'autorité britannique de la concurrence avait fait part mi-mai de ses "inquiétudes". Son titre a perdu 3,58% à 23,15 euros.
(P.Werner--BBZ)