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Elon Musk vise un milliard d'utilisateurs de Twitter et veut diversifier les sources de revenus de la plateforme, a-t-il indiqué aux employés du réseau social jeudi, lors d'une première réunion avec des salariés inquiets à l'idée que le potentiel acquéreur ne respecte pas certaines valeurs de l'entreprise.
Après des semaines de rebondissements sur cette acquisition, Elon Musk a répondu à de nombreuses questions lors d'une vidéoconférence relayée notamment par le New York Times et l'agence Bloomberg, via des sources anonymes.
Le multimilliardaire n'a pas clarifié à quel point il était déterminé, ou non, à racheter Twitter.
Depuis la révélation d'une première prise de participation au capital, début avril, il a envoyé de nombreux signaux contradictoires sur ce dossier, à coup de tweets souvent critiques et parfois agressifs à l'égard de la plateforme où il est suivi par plus de 98 millions d'utilisateurs.
Jeudi, interrogé sur ses motivations, il a fait part de sa passion pour le réseau social qui est son moyen d'expression préféré. Mais il n'est pas satisfait par les résultats financiers de l'entreprise et a cité en exemple le succès d'applications qui appartiennent à des groupes chinois, TikTok et WeChat.
"En ce moment, les coûts dépassent les revenus. Ce n'est pas une super situation", a-t-il dit, d'après les deux organisations de presse.
Il voudrait que la plateforme soit utilisée par un milliard de personnes. Twitter comptait 229 millions d'utilisateurs actifs dits "monétisables", c'est-à-dire pouvant être exposés à de la publicité sur la plateforme, au premier trimestre de cette année, contre un peu moins de 215 millions fin 2021.
- "Modéré" -
Les employés ont principalement posé des questions sur la vision politique de l'homme le plus riche au monde, et sur ses intentions en termes de culture d'entreprise et de conditions de travail.
En avril, Elon Musk avait affirmé que sa priorité n'était pas la rentablité mais la défense de la liberté d'expression sur une "place publique" qu'il considère essentielle à la démocratie.
Il a de nouveau souligné l'importance à ses yeux d'une modération des contenus moins stricte, dans les limites définies par la loi. Sa conception se heurte à celle de nombreux employés de Twitter, d'associations et d'élus démocrates, qui demandent aux réseaux sociaux de mieux lutter contre les discours haineux, le harcèlement et la désinformation.
Elon Musk, qui a tweeté mercredi qu'il penchait pour le gouverneur républicain ultra-conservateur de Floride, Ron DeSantis, pour l'élection présidentielle américaine de 2024, s'est défini jeudi comme un "modéré" en politique.
Il a estimé, dans le passé, que Twitter était "politiquement orienté à gauche", car basé à San Francisco, et devrait être "plus impartial".
- Performances -
L'intervention du dirigeant d'origine sud-africaine survient quelques jours après qu'il a exigé des employés de Tesla qu'ils effectuent au moins 40 heures de travail hebdomadaires en présentiel, faute de quoi ils perdraient leur emploi.
Un discours qui tranche avec celui des dirigeants actuels de Twitter, qui se sont engagés à permettre aux 7.500 salariés de travailler entièrement à distance, sans aucune restriction.
Elon Musk est resté vague sur ce sujet. D'aprés le New York Times, il a reconnu que les employés du réseau font un travail différent de ceux qui conçoivent et assemblent des voitures, mais a réaffrimé sa préférence pour le présentiel.
Concernant son rôle, il a indiqué vouloir jouer un rôle important dans les orientations stratégiques et l'amélioration des produits. Il n'a pas précisé s'il compotait licencier des salariés, mais a évoqué la prise en compte des performances.
- Doutes -
A la Bourse, le cours de Twitter demeure très inférieur (30% de moins) au prix proposé, mi-avril, par Elon Musk, signe que Wall Street n'est pas encore convaincue.
Mercredi, le président du conseil d'administration de la plateforme, Bret Taylor, a confirmé que le groupe avait toujours "l'intention de finaliser la transaction".
Début juin, le bouillant entrepreneur a menacé de retirer son offre et accusé la direction de la compagnie de "(résister) activement" à ses demandes d'informations sur les spams et faux comptes, Twitter acceptant finalement, quelques heures plus tard, de lui fournir les informations nécessaires à son évaluation.
Côté financement, l'homme le plus riche du monde a sensiblement réduit la part d'emprunts initialement prévu, qui ne représente plus aujourd'hui que 13 milliards de dollars sur les 44 que doit coûter ce rachat.
Pour ce faire, il s'est notamment assuré du soutien de plusieurs grandes fortunes et sociétés d'investissement. Jeudi, le patron de la plateforme d'échange de cryptomonnaies Binance, Changpeng Zhao, a affirmé à l'AFP qu'il contribuerait, pour sa part, à hauteur de 500 millions de dollars.
(K.Müller--BBZ)