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Les vingt-trois membres de l'alliance de l'Opep+, qui se réunissent mercredi, devraient persister dans leur stratégie d'augmentation modeste de la production de pétrole, en dépit de l'envolée des cours sur fond de tensions géopolitiques.
Comme en janvier, les analystes s'attendent à une légère ouverture des vannes, à hauteur de 400.000 barils par jour supplémentaires, selon Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, interrogé par l'AFP.
Les représentants des treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés via l'accord Opep+ ont débuté leur entrevue désormais mensuelle par vidéoconférence, selon une source proche de l'Opep.
Le Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) a démarré peu après 13H00 heure de Paris et de Vienne, siège de l'Organisation (12H00 GMT), et sera suivi de la rencontre plénière.
La stratégie graduelle de l'alliance a été entamée au printemps 2021 à la faveur du redressement de la demande, après des coupes drastiques pour faire face à la pandémie de Covid-19.
L'Opep+ n'a ensuite pas dévié de sa ligne malgré les appels à l'automne de la Maison Blanche à desserrer davantage le robinet d'or noir afin de calmer la flambée des cours.
Depuis la dernière réunion de l'organisation, le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) a grimpé de plus de 16% et celui du Brent de plus de 13%, les deux références du brut atteignant en janvier des sommets inédits depuis plus de sept ans.
Mercredi vers 12H00 GMT, le marché reculait légèrement, le WTI évoluant autour de 88,13 dollars et le Brent de 88,96 dollars.
- Objectifs non atteints -
Des "spéculations" selon lesquelles l'Opep+ pourrait augmenter la cadence "en réponse aux prix élevés et au marché tendu" ont émergé mardi, note Carsten Fritsch, de Commerzbank.
Mais elles "n'ont pas été alimentées par des déclarations émanant du cercle restreint" de l'alliance, poursuit l'analyste, disant "ne pas accorder beaucoup d'importance" à ces rumeurs.
Il y a "peu de chances" que l'Opep+ passe à la vitesse supérieure, confirme Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote car plusieurs de ses membres ont déjà du mal à atteindre leurs quotas.
"Un certain nombre de pays, comme l'Angola et le Nigeria, ne sont tout simplement pas en mesure d'augmenter davantage leur production", explique M. Fritsch, et les autres États ne souhaitent pas combler l'écart.
En décembre, le volume total de l'Opep+ n'a augmenté que de 90.000 barils par jour, bien loin de l'objectif fixé à 400.000 barils, selon une enquête de l'agence Bloomberg.
Pour Louise Dickson, de Rystad Energy, l'alliance des 23 détient pourtant la clé pour équilibrer "un marché pétrolier en mal d'offre" et stopper la surchauffe des prix.
"La seule solution à court terme devra être pilotée par l'Arabie saoudite, le producteur qui dispose de la plus grande capacité de réserve", souligne-t-elle.
- Crises géopolitiques -
Le marché est en outre dopé par de fortes tensions géopolitiques qui impliquent des mastodontes de la production et de l'exportation d'or noir - la Russie, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Et font planer des menaces sur l'approvisionnement.
Les Émirats arabes unis ont encore intercepté lundi un missile balistique lancé par les rebelles Houthis du Yémen, la dernière attaque en date contre ce pays du Golfe qui fait partie d'une coalition militaire dirigée par Ryad.
Mais c'est une autre escalade qui occupe tous les esprits: les tensions sont au plus haut entre Moscou et les Occidentaux au sujet de l'Ukraine, près de laquelle la Russie a massé des dizaines de milliers de soldats et des armements lourds.
"Tant que la situation s'aggrave, cette crise ne peut que continuer à faire monter" les prix, estime pour l'AFP Neil Wilson, de Markets.com.
(F.Schuster--BBZ)