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Les parlementaires libériens préparent une loi élargissant l'accès à l'avortement, actuellement soumis à de rigoureuses restrictions que de nombreuses femmes contournent par des moyens clandestins et dangereux.
Une commission conjointe du Sénat a commencé le 13 juin à débattre d'un texte qui ouvrirait largement la voie à l'avortement légal jusqu'à 12 semaines de grossesse.
La loi existante n'autorise l'avortement qu'en cas de viol, d'inceste, d'anomalie du foetus, de danger pour la vie de la mère ou de risque pour sa santé physique ou mentale.
Les exemptions médicales exigent une approbation écrite délivrée par au moins deux médecins. En cas de viol ou d'inceste, il faut en fournir la preuve devant un tribunal.
Autrement, l'avortement est passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à trois ans.
"Nous voulons que l'avortement cesse d'être une infraction criminelle, nous voulons amender le code pénal pour légaliser l'avortement", a affirmé début juin devant le Parlement la présidente de la commission de la santé du Sénat, Augustine Chea, à l'origine du texte.
Les Libériennes qui ne répondent pas aux critères imposés par la loi recourent à des pratiques dangereuses pour avorter.
Le Liberia présente un des taux de mortalité maternelle parmi les plus élevés au monde, avec 1.072 décès pour 100.000 naissances en 2017, selon l'ONU.
Malgré les restrictions, les Libériennes bénéficient d'un meilleur accès à l'avortement que leurs voisines ouest-africaines de Côte d'Ivoire ou de Sierra Leone par exemple, selon l'institut de recherche américain Guttmacher.
Le Bénin est devenu en 2021 un des très rares pays africains à autoriser l'interruption volontaire de grossesse.
Après le travail en commission, le texte doit être soumis au vote des deux chambres du Parlement, puis, s'il est adopté, être promulgué par le président.
(A.Berg--BBZ)