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La canicule d'une précocité inédite qui frappe le sud de l'Europe depuis plusieurs jours devrait encore s'amplifier sur toute la France samedi après-midi, et même atteindre des records absolus, tandis qu'en Espagne les pompiers tentent de maîtriser un incendie géant.
La quasi totalité du territoire français devrait être touché samedi, et 11 départements se situant principalement le long de la façade Atlantique et dans le sud-ouest, sont maintenus en vigilance rouge, avec des températures qui pourraient atteindre localement les 42°C, selon Météo-France.
"Des pointes voisines de 42°C sont même possibles localement dans le sud de la région Aquitaine (sud-ouest).
Des records absolus de températures pourraient alors être battus", avertit Météo-France dans son dernier bulletin samedi.
La multiplication des vagues de chaleur en Europe est une conséquence directe du réchauffement climatique.
Les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et le rythme de répétition des vagues de chaleur, selon les scientifiques.
De nombreux évènements festifs, sportifs et culturels ont par ailleurs été annulés.
- Orages ponctuels -
A partir de samedi soir, des orages ponctuels pourraient toutefois survenir sur la façade atlantique, prémices d'une dégradation attendue pour dimanche soir et qui permettra à la canicule de "régresser progressivement pour ne plus concerner que le flanc est du pays", selon Météo-France.
La vague de chaleur a en particulier des conséquences sur les personnes sans abri qui souffrent des dangers de la déshydratation.
A Toulouse (sud-ouest), la Croix-Rouge organise des maraudes pour leur distribuer de l'eau fraîche. "Il y a plus de mortalité de gens dans la rue en été qu'en hiver", assure un bénévole de 67 ans, Hugues Juglair.
Les agriculteurs aussi doivent s'adapter. Daniel Toffaloni, cultivateur près d'Elne (Pyrénées-Orientales), "attaque au lever du jour jusqu'à 11H30".
"Après, je peux travailler le soir, avant la tombée de la nuit", dit ce sexagénaire. Dans ses serres de tomates, la température peut atteindre 55°C.
"Nous sommes dans un épisode de canicule très précoce, un épisode fort qui dure un peu plus que prévu", a déclaré la ministre française de la Santé Brigitte Bourguignon, lors d'un déplacement dans une maison de retraite dans le sud-ouest, ajoutant que "l'hôpital est évidemment saturé, mais répond à la demande".
- 20.000 hectares brûlés -
En Espagne, les pompiers continuaient de lutter contre plusieurs incendies à travers le pays.
L'incendie le plus dévastateur a obligé les autorités à évacuer 14 villages, regroupant plusieurs centaines d'habitants, dans la Sierra de la Culebra, un massif montagneux de la région de Castille-et-Léon, près de la frontière avec le Portugal.
D'après les autorités régionales, une partie d'entre eux ont pu regagner leur domicile samedi matin, les flammes s'étant éloignées de leurs habitations.
Au total, près de 20.000 hectares ont brûlé dans cet incendie géant.
Cependant, le feu "reste actif", a souligné le gouvernement de Castille-et-Léon, en évoquant des conditions météorologiques "défavorables", avec un vent sec et des températures élevées.
Les pompiers continuaient par ailleurs de lutter contre d'autres incendies à Caudiel, dans la région de Valence (sud-est), ou à Artesa de Segre, en Catalogne (nord-est), où un incendie en cours depuis mercredi a déjà ravagé 1.600 hectares de terrain.
- "Désastre humain" -
La vague de chaleur n'épargnait pas non plus l'Allemagne où des températures jusqu’à 40 degrés pourraient être ressenties samedi, tandis que quelques incendies se sont déjà déclarés.
Dans le Brandebourg, la région autour de Berlin, le feu a démarré vendredi et s'est étendu en soirée sur environ 60 hectares.
Un autre incendie dans la vallée de Trecktal, au sud-ouest de Berlin, est sous contrôle, mais menace de reprendre en raison de la sécheresse et des températures élevées du sol. Quelque 6,5 hectares de forêt ont brûlé.
L'Organisation des Nations unies (ONU) a appelé vendredi à "agir maintenant" contre la sécheresse et la désertification afin d'éviter des "désastres humains".
"Il est temps d'agir: chaque action compte", a déclaré le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), Ibrahim Thiaw, lors d'une conférence à Madrid à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la sécheresse.
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(K.Lüdke--BBZ)