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La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,56% jeudi, digérant douloureusement le net ralentissement de l'activité en France et en zone euro en juin, même si la bonne tenue du luxe lui a permis de limiter les pertes.
L'indice vedette CAC 40 a perdu 33,30 points à 5.883,33 points, au lendemain d'une baisse de 0,81%. La place parisienne fait toutefois un peu mieux que ses homologues à Londres (-0,97%) et surtout Francfort (-1,76%).
"Après les chutes d'hier, les marchés européens semblaient déjà vulnérables en raison des inquiétudes croissantes concernant un ralentissement mondial. Ces craintes ont été exacerbées après que les derniers indices PMI" résume Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
La croissance de l'activité dans le secteur privé en France a nettement marqué le pas en juin, retombant à son rythme de janvier en pleine vague Omicron, selon un indice provisoire publié jeudi par S&P Global.
Et dans la zone euro, "le ralentissement de la croissance enregistré a été le plus sévère depuis novembre 2008, soit au plus fort de la crise financière mondiale", à l'exception de ceux observés lors des périodes de confinement sanitaire, a souligné Chris Williamson, économiste en chef pour S&P Global, dans un communiqué.
Malgré la forte baisse du CAC 40 depuis le début de l'année (-17,75%), le marché "reste assez complaisant, voire optimiste sur le fait que les résultats des entreprises vont se maintenir alors que le dynamisme des consommateurs, qui a soutenu la tendance depuis le début de l'année, donne des signes de faiblesse", appuie également Raphaël Thuin, de Tikehau Capital.
La crainte d'une récession s'est aussi observée sur le marché obligataire, où le taux d'intérêt pour l'emprunt à 10 ans français a chuté de 21 points de base, à 1,96%. Le taux était encore à plus de 2,32% mardi.
Le luxe comme bouée
Ce répit sur les taux a pu profiter notamment aux valeurs dites de croissance, qui ont besoin de taux bas pour le financement de leur croissance et la valorisation de leurs bénéfices à long terme.
Ainsi, dans le luxe, poids lourd de la cote parisienne, LVMH a pris 2,59% à 566 euros, Hermès 2,07% à 1.035 euros, Kering 0,43% à 490 euros.
La technologie aussi s'est affichée en vert, comme Dassault Systèmes (+2,50% à 35,11 euros), ou Teleperformance (+0,50% à 282,70 euros).
Le vaccin de Valneva autorisé dans l'UE
L'Agence européenne des médicaments (EMA) a approuvé jeudi le vaccin contre le coronavirus de la biotech franco-autrichienne Valneva, qui devient le sixième vaccin anti-Covid 19 recommandé chez les adultes au sein des 27 pays de l'Union européenne.
L'action a bondi de 19,62% à 14,24 euros, continuant l'envolée du titre cette semaine (+79,33%). Toutefois, l'action accumule encore un déficit de 41,90% par rapport à son niveau de début d'année.
D'autres valeurs de la santé ont progressé, comme Eurofins Scientific (+4,20% à 76,48 euros), alors que les cas de Covid-19 recensés remontent rapidement en France. BioMerieux a pris 2,53% à 89,06 euros et Sanofi 0,22% à 95,75 euros.
Les banques déchantent
A l'inverse, la forte baisse des taux d'intérêt et les risques sur l'activité économique ont pénalisé les banques, comme Société Générale (-5,51% à 22,30 euros), BNP Paribas (-4,69% à 46,74 euros), et Crédit Agricole (-3,97% à 8,88 euros).
D'autres entreprises dites cycliques car liées aux cycles économiques se sont repliées, comme Unibail-Rodamco-Westfield (-4,54% à 50,68 euros), Michelin (-4,43% à 25,81 euros) ou encore Publicis (-4,13% à 45 euros).
(K.Lüdke--BBZ)