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Kiev a été frappée dimanche pour la première fois depuis des semaines, tandis que des combats acharnés se poursuivaient dans l'est du pays et que les dirigeants des sept pays les plus riches du monde se réunissaient en Bavière, avec au menu de nouvelles sanctions contre la Russie.
L'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW) observe "des séries anormales de frappes russes sur des zones de l'arrière". Il cite le commandement de l'armée de l'Air ukrainienne selon lequel quelque 50 frappes ont été enregistrées samedi près de Kiev, Khmelnytskyï, Lviv (ouest), Chernihiv (nord), Mykolaïv (sud), Kharkiv (nord-est) et dans la région de Dniepropetrovsk (centre).
La Russie rappelle ainsi sa capacité à atteindre n'importe quel point de l'Ukraine, même si l'essentiel des opérations se déroulent dans l'est et le sud.
Voici un point de la situation sur le terrain dimanche au 123e jour de la guerre, établi à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.
- La guerre à Kiev -
Une frappe russe a touché dimanche matin un complexe résidentiel proche du centre de Kiev, selon des journalistes de l'AFP. Au moins deux blessés ont été hospitalisés, a indiqué le maire Vitaly Klitschko, précisant que des gens restaient "sous les décombres". Quatre explosions ont été entendues vers 06H30 (03H30 GMT).
Il s'agit "d'intimider les Ukrainiens (...) à l'approche du sommet de l'Otan", organisation honnie par la Russie, a-t-il déclaré quelques jours avant le sommet de l'Alliance atlantique, du 28 au 30 juin à Madrid.
"Une enfant ukrainienne de 7 ans dormait paisiblement à Kiev jusqu'à ce qu'un missile de croisière russe fasse exploser son immeuble", a déploré le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba.
"Un missile a été abattu par la défense anti-aérienne dans la région de Kiev, les débris sont tombés sur un village", a déclaré de son côté le gouverneur de la région de Kiev, Oleksiï Kouleba.
- Le verrou de l'Est -
Les forces russes se sont emparées totalement de la ville stratégique de Severodonetsk et ont pénétré dans celle voisine de Lyssytchansk, étape importante vers le contrôle du Donbass.
"Pour autant, ce n'est qu'un des défis que la Russie devra relever pour occuper l'ensemble de la région", estime le ministère britannique de la Défense, qui souligne la volonté russe "d'avancer sur le centre majeur de Kramatorsk et de sécuriser les voies d'approvisionnement sur la ville de Donetsk".
Les forces de Moscou ont aussi progressé à l'est de la ville de Bakhmout et poursuivi leurs offensives vers le sud-est d'Izioum, en direction de Sloviansk, selon l'ISW.
- Nord et Ouest -
Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir frappé trois centres d'entraînement militaires dans le nord et l'ouest avec des "armes de haute précision des forces aérospatiales russes et des missiles (de croisière) Kalibr". Parmi les cibles figure un centre d'entraînement militaire ukrainien dans le district de Starytchi, dans la région de Lviv, à une trentaine de kilomètres de la frontière polonaise.
Ces régions ne sont le théâtre d'aucun combat au sol.
- Plus d'or au G7 -
Les grandes puissances du G7, qui cherchent à intensifier la pression sur Moscou après quatre mois d'invasion de l'Ukraine, ont annoncé au premier jour de leur sommet leur intention de bannir les importations d'or russe, coupées du crucial marché londonien.
"Ensemble, le G7 va annoncer que nous allons interdire l'or russe, une source d'exportation majeure, ce qui privera la Russie de milliards de dollars", a tweeté le président américain Joe Biden, qui retrouvait en Bavière ses homologues de France, du Royaume-Uni, d'Allemagne, d'Italie, du Canada et du Japon, et alors qu'apparaît le risque d'une forme de fatigue du soutien à Kiev.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a mis en garde le président français Emmanuel Macron contre la tentation d'une solution négociée "maintenant" au risque de prolonger "l'instabilité mondiale", selon Downing Street. Les deux dirigeants "ont convenu (...) qu'il était possible de renverser le cours de la guerre".
- Victimes civiles et militaires -
Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit, certainement très lourd. Selon l'ONU, 4.500 civils ont été tués et 5.500 blessés à dater du 15 juin. Mais "le chiffre est probablement beaucoup plus élevé", ajoute-t-elle.
Sur le plan militaire, des sources de sécurité occidentales parlent de 15.000 à 20.000 soldats russes tués. Les forces ukrainiennes perdent chaque jour une centaine d'hommes, selon Kiev. Aucune statistique indépendante n'est disponible.
- Un tiers des Ukrainiens déplacés ou réfugiés -
Plus de sept millions d'Ukrainiens sont déplacés dans leur pays, selon l'ONU. S'y ajoutent 8 millions qui ont fui à l'étranger, dont une proportion très importante en Pologne. Avant l'invasion russe, l'Ukraine comptait 37 millions d'habitants dans le territoire contrôlé par Kiev, amputé notamment de la Crimée annexée par Moscou en 2014.
(T.Burkhard--BBZ)