AEX
-11.9800
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a mis en garde dimanche au cours d'un entretien avec le président français Emmanuel Macron contre la tentation d'une solution négociée "maintenant" en Ukraine au risque de prolonger "l'instabilité mondiale", a indiqué Downing Street.
Lors d'une rencontre en marge d'un sommet du G7 en Allemagne, les deux dirigeants "ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'évolution du conflit et qu'il était possible de renverser le cours de la guerre", a indiqué un porte-parole du gouvernement britannique, précisant qu'ils s'étaient accordés pour "renforcer" le soutien militaire à Kiev.
"Le Premier ministre a souligné que toute tentative de régler le conflit maintenant ne ferait que causer une instabilité durable et donner à Poutine le droit de manipuler les pays souverains et les marchés internationaux à perpétuité", a-t-il ajouté.
Contrairement à Emmanuel Macron, Boris Johnson refuse tout dialogue avec le président russe Vladimir Poutine, qu'il a qualifié de "dictateur", depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine fin février.
Ces commentaires ne visaient "certainement pas (Emmanuel) Macron" en particulier, a cependant souligné le porte-parole du dirigeant conservateur.
"Il est inquiet que certains commentaires suggèrent qu'il serait pertinent pour l'Ukraine de chercher à négocier maintenant et renoncer à sa souveraineté dans certaines parties de l'est de l'Ukraine en échange de la paix", a-t-il expliqué à des journalistes. "Ce ne serait pas bon".
Avec les avancées de l'armée russe dans l'est de l'Ukraine et le blocage d'accès à Odessa, "l'Ukraine est en position difficile (...) et un compromis dans cette position ne serait pas bénéfique pour l'Ukraine", a-t-il insisté, assurant que les dirigeants français et britannique étaient "en accord sur la nécessité de soutenir l'Ukraine à long terme".
Dans une interview aux médias britanniques, Boris Johnson a estimé que les Occidentaux devaient avoir lors du sommet du G7, suivi d'un sommet de l'Otan à Madrid, "des discussions vraiment, vraiment franches" au sujet des implications de la guerre et des sanctions en terme d'inflation notamment, afin de "protéger l'unité" affichée jusqu'à présent.
"Il va y avoir, de manière réaliste, une certaine fatigue au sein des populations et des classes politiques", a-t-il estimé, reconnaissant une "certaine anxiété" à ce sujet.
(K.Müller--BBZ)