AEX
-11.9800
Le géant du commerce en ligne Amazon France est favorable à un tarif postal réduit pour les livres, très inférieur à celui que souhaitent les libraires, selon une contribution envoyée au régulateur et obtenue par l'AFP lundi.
Le régulateur des activités postales, l'Arcep, a ouvert en avril une consultation publique concernant le tarif minimal pour la livraison de livres achetés à distance, prévu par une loi de décembre 2021.
Depuis 2014, ce tarif minimal est à 0,01 euro et systématiquement appliqué comme tel par Amazon et son concurrent la Fnac.
Or, la loi adoptée avec le soutien du président Emmanuel Macron a pour intention de le relever, afin d'inciter les consommateurs à se déplacer en librairie pour éviter tout frais de port.
Dans sa réponse à la consultation publique, Amazon a plaidé pour un traitement de faveur réservé au courrier contenant des livres.
L'entreprise prône "la mise en place d'un tarif postal dédié, qui existe déjà pour les expéditions de livres vers l'étranger: envoyer un livre de 500 grammes à Londres coûte ainsi 1,49 euro, alors que l'envoyer à une adresse française coûte quatre fois plus cher, à savoir 6 euros".
"Si un tarif minimum d'expédition devait néanmoins être adopté, il conviendrait de le fixer au niveau le plus bas possible de manière à limiter ses effets inflationnistes", a poursuivi Amazon.
Le géant du commerce en ligne a estimé ne pas nuire aux librairies, jugeant que les uns et les autres étaient "complémentaires".
"Les librairies généralistes proposent en effet un service de proximité et majoritairement des titres récents, alors que le catalogue d'Amazon est constitué à plus des deux tiers par des livres parus depuis plus de deux ans", a-t-il souligné.
En lançant sa consultation publique, l'Arcep a fait une première proposition d'un seuil pour les frais de port à 3 euros.
L'organisation professionnelle des librairies (SLF) l'estime beaucoup trop bas et préconise un minimum de 4,50 euros.
(A.Lehmann--BBZ)