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Les salariés du siège parisien de France Télévisions sont appelés à la grève le 12 septembre contre la fin des éditions nationales des journaux de France 3 à la rentrée 2023, a annoncé mercredi une intersyndicale, dénonçant un projet de "casse sociale".
L'annonce début juillet de la suppression des 12/13 (mi-journée) et 19/20 (soir) nationaux de France 3, au profit de 24 éditions régionales, a suscité un "choc pour des centaines de salariés", rappellent les syndicats SNJ, CGT, CGC et Unsa dans leur préavis de grève.
Intitulés "Ici Midi" et "Ici Soir", les futurs journaux régionaux incluront des sujets sur l'actualité nationale voire internationale, mais avec un prisme local correspondant aux attentes des téléspectateurs, a fait valoir début juillet la patronne de France Télé, Delphine Ernotte.
Mais, derrière le "nom inoffensif" de cette réforme baptisée "Tempo", se "cache un projet de casse sociale et éditoriale de très grande ampleur", affirment les signataires du préavis.
"Sous couvert de transférer (dans des conditions très floues) la maîtrise" des tranches horaires concernées "aux rédactions régionales, la direction veut liquider l'information nationale de la 3", déjà "affaiblie" par la suppression du "Soir 3" en 2019, estiment les syndicats.
En outre, "rien de précis" n'a été proposé aux salariés touchés, "seulement +d'éventuelles mutations+ à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux, ou la possibilité de travailler pour un vague projet +d'agence France 3+ qui fabriquerait des sujets nationaux destinés aux antennes régionales", s'inquiètent-ils.
Dénonçant un "fiasco éditorial" et une "trahison sociale", les syndicats réclament donc "l'abandon immédiat du projet", qui découle, selon eux, de la fusion des rédactions nationales de France 2 et France 3 dénoncée "depuis dix ans".
Ils exigent aussi le "développement d'un projet éditorial ambitieux pour les journaux nationaux de France 3" et la fin des "suppressions de postes" et de "la précarisation des services du Siège".
Sollicitée par l'AFP, la direction de France Télévisions n'a pas souhaité commenter.
Début juillet, le directeur de l'information, Laurent Guimier, visé avant l'annonce de la réforme par une motion de défiance des rédactions nationales de France Télé, avait qualifié le projet de "changement culturel majeur".
"Les contenus nationaux des JT seront produits par franceinfo et les services de la rédaction nationale" et mis à disposition des rédactions régionales, avait précisé à l'AFP le directeur du réseau France 3, Philippe Martinetti.
(L.Kaufmann--BBZ)