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Deux études scientifiques ont apporté lundi un nouvel éclairage sur de mystérieux cas d'hépatites, de graves inflammations du foie, ayant touché de très jeunes enfants dans de nombreux pays ces derniers mois, mais restant jusqu'ici inexpliqués.
Un peu plus de 1.000 cas ont été recensés dans 35 pays, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), et 22 décès. La majorité des enfants touchés ont moins de six ans, et quelque 5% d'entre eux ont dû recevoir une greffe de foie.
Les deux études, qui n'ont pas encore été vérifiées par des pairs, ont conclu qu'une infection au Covid-19 n'était pas responsable. Le coronavirus n'a pas été détecté dans le foie des enfants malades étudiés, et la proportion d'entre eux présentant des anticorps contre le Covid-19 était similaire à celle des enfants non touchés par ces hépatites.
Conduites respectivement par des scientifiques en Ecosse et en Angleterre, ces études pointent ainsi du doigt un autre coupable: un virus commun appelé AAV2 (virus adéno-associé 2), détecté à des niveaux élevés chez les enfants malades. Ce virus n'est pas normalement connu pour causer de maladie.
Il ne peut se répliquer seul, et a besoin pour cela d'un autre virus, un adénovirus, ou plus rarement le virus de l'herpès (HHV6).
Les chercheurs pensent que la co-infection de deux virus (AAV2 et un adénovirus, ou le HHV6) est à l'heure actuelle la meilleure explication à ces cas d'hépatites.
"Je pense qu'il s'agit d'une explication plausible pour ces cas", a commenté dans une déclaration Deirdre Kelly, professeure en hépatologie pédiatrique à l'université de Birmingham, et n'étant pas impliquée dans ces études. "Il semble que la co-infection joue un rôle clé."
"Mais on ne comprend toujours pas pourquoi certains enfants développent des cas graves de la maladie nécessitant une greffe. Une possibilité pourrait-elle être une co-infection avec davantage qu'un virus?", a-t-elle ajouté.
Les scientifiques ne comprennent pas non plus clairement pourquoi ces cas apparaissent précisément maintenant. Une hypothèse est que les confinements liés au coronavirus aient eu une influence, par exemple en modifiant la circulation habituelle des autres virus, ou en empêchant les enfants de créer certaines défenses face à des virus auxquels ils ont été moins confrontés.
(O.Joost--BBZ)