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Sept membres d'une communauté juive ultra-orthodoxe gérant une école talmudique en Seine-et-Marne ont été mis en examen pour "violences aggravées" et placés sous contrôle judiciaire, soupçonnés de maltraitance envers des élèves mineurs, a-t-on appris samedi auprès de la procureure de Meaux.
Ils ont été mis en examen vendredi soir notamment pour "violences volontaires sur des personnes vulnérables", "abus de la vulnérabilité d'une personne placée en situation de sujétion psychologique" ou encore "conditions d'hébergement contraires à la dignité".
Alors que le parquet avait requis la mise en examen pour "séquestration en bande organisée", ils ont été placés sous le statut de témoin assisté pour ce chef, a précisé la procureure Laureline Peyrefitte.
Situé à Bussières, un village de 500 habitants à 60 kilomètres à l'est de Paris, la yeshiva Beth Yossef, réputé pour ses méthodes strictes, accueillait une soixantaine d'élèves, entre 13 et 18 ans, en majorité de nationalité israélienne mais aussi de nationalité américaine, belge, roumaine ou encore irlandaise, "non-déclarés scolarisés", avait précisé la procureure.
Les avocats de l'établissement, Me Philippe Ohayon et Dan Mimran, ont souligné samedi que "la qualification criminelle de séquestration n'a pas été retenue". Cela "invalide la thèse des dérives sectaires et enlève toute crédibilité à l'opération quasi militaire menée contre cette yeshiva", a fait valoir auprès de l'AFP Me Ohayon.
Lundi, 17 membres de cette communauté juive ultra-orthodoxe avaient été placés en garde à vue, lors d'une opération qui avait mobilisé 130 gendarmes.
Responsables du site, équipe enseignante, surveillants, ils "ont globalement nié les faits même si certains ont pu décrire des actes comme des claques et des coups", selon la procureure. Certains élèves "ont pu confirmer sans toujours les critiquer des actes de violences physiques et psychologiques", a-t-elle ajouté.
"D'après leurs déclarations, ils étaient totalement isolés du monde extérieur à l'exception d'un contact téléphonique avec leurs parents sous autorisation", a décrit la magistrate devant la presse vendredi. "Leur passeport était confisqué", ils étaient "très limités dans leur accès au soin" et vivaient "dans des conditions de logement insalubres".
Pris en charge par l'aide sociale à l'enfance de la Seine-et-Marne, une partie des mineurs devaient être récupérés par leurs parents ce weekend, selon le département. Pour les autres, la prise en charge se poursuivra en lien avec la Croix-Rouge.
De juillet à décembre 2021, trois étudiants s'étaient échappés de la yeshiva, accélérant l'enquête.
(G.Gruner--BBZ)