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La Bourse de New York a conclu jeudi en nette hausse, optimiste quant à la capacité de la banque centrale américaine (Fed) à manœuvrer un atterrissage en douceur malgré une contraction de l'économie américaine au deuxième trimestre.
Selon des résultats définitifs, le Dow Jones a grimpé de 1,03% à 32.529,63 points, le Nasdaq de 1,08% à 12.162,59 points et le S&P 500 de 1,21% à 4.072,43 points.
"On assiste à une très nette transition entre un marché qui réagissait toujours de façon négative à toute information et un marché tourné vers le positif", assurait Adam Sarhan de 50 Park Investment.
Des entreprises "publient des résultats qui ne sont pas formidables mais les attentes sont tellement mauvaises que la réaction du marché est modérée en terme de négativité", a indiqué l'analyste à l'AFP.
"Si l'on ajoute à cela le fait que la Fed n'a pas relevé les taux d'un point de pourcentage mais seulement de 75 points, c'est encore un trait positif pour le marché", ajoutait-il soulignant que Wall Street était quand même inquiète que la banque centrale se montre plus agressive.
Pourtant le Produit intérieur brut (PIB) des États-Unis s'est contracté de 0,9% en rythme annuel au deuxième trimestre, un chiffre pire que prévu (+0,3%) qui s'ajoute au recul de 1,6% déjà enregistré de janvier à mars.
Mais le marché actions a réagi avec optimisme: "il y a une tendance à penser que la récession va être modérée", indiquait aussi Jack Albin de Cresset Management.
"On dirait que la Fed pourrait avoir la voie facile dans son combat contre l'inflation, sans infliger trop de douleur à l'économie", a affirmé M. Albin.
"Mais j'attends encore les prochains chiffres de l'inflation avant de crier victoire", ajoutait l'analyste.
- Espoir de récession légère -
Adam Sarhan partageait ce point de vue: "oui, nous sommes en récession mais celle-ci pourrait être très légère. Et une légère récession est le meilleur scénario possible".
"Il semble qu'on s'achemine vers un atterrissage en douceur", a-t-il estimé.
L'administration Biden pour sa part s'est attachée à démontrer jeudi que l'économie américaine restait "résiliente", minimisant la définition d'une récession.
Janet Yellen, la secrétaire au Trésor, a décrit plutôt "une économie en transition vers une croissance plus stable et durable".
Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à dix ans ont baissé modérément à 2,66%, toutefois leur plus bas en quatre mois.
A la cote, Amazon qui a conclu comme le Nasdaq à +1,08%, repartait comme une fusée (+11,83%) dans les échanges après la clôture à l'annonce de ses résultats.
Le numéro 1 de la distribution en ligne a affiché des recettes en hausse de 7% à 121 milliards de dollars au deuxième trimestre même si le groupe a accusé une perte de deux milliards liée à un investissement douloureux dans le constructeur d'automobiles électriques Rivian.
Apple brillait aussi dans les échanges électroniques après la fermeture du marché (+2,45%), dans le sillage de profits pourtant en recul de près de 11% mais avec des ventes d'iPhone qui ont dépassé les attentes.
Rare à chuter parmi les grandes capitalisations de la tech, Meta (Facebook) accusait le coup (-5,22%) à la suite de l'annonce d'une baisse de son chiffre d'affaires pour la première fois de son histoire, liée à la concurrence de TikTok et aux réductions de dépenses des annonceurs publicitaires.
Le groupe de Mark Zuckerberg a en outre essuyé une rebuffade de l'autorité américaine de la concurrence (FTC) qui l'empêche, pour des raisons de dominance du marché, de racheter un spécialiste de la réalité virtuelle, Within Unlimited.
La compagnie aérienne Spirit (+5,60%), finalement rachetée par Jetblue (-0,36%) pour 3,8 milliards de dollars, s'est envolée tandis que Frontier (+29,50%), qui a jeté l'éponge, a été ultra-recherchée.
Le géant des semi-conducteurs Intel qui a terminé en repli de 1,17%, plongeait de 10,10% après la clôture après des résultats trimestriels comme des perspectives décevants.
Les autres grands du secteur comme Nvidia (+1,09%) ou AMD (+2,06%) tiraient en revanche leur épingle du jeu, notamment après l'adoption au Congrès américain d'une loi de soutien en faveur du secteur.
(K.Müller--BBZ)