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Frappée par une troisième vague de chaleur estivale qui remonte et s'intensifie dans le sud du pays, la France est désormais entièrement frappée par la sécheresse, après le passage de Paris et sa petite couronne sous "vigilance", conséquence d'un mois de juillet le plus sec jamais enregistré.
La préfecture d'Ile-de-France a placé en vigilance "sécheresse" Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, rejoignant ainsi l'ensemble des autres départements métropolitains, déjà concernés.
Une sécheresse qui s'aggrave alors que l'Hexagone vit sa troisième canicule en à peine deux mois, rendant encore plus perceptibles les conséquences du réchauffement climatique.
"Un épisode de canicule se confirme pour le milieu de semaine, centré sur mercredi et jeudi avec des températures maximales entre 34 à 38 °C et localement 40°C", a indiqué lundi soir Météo-France.
En conséquence, quatre départements du Sud-Est (Ardèche, Drôme, Gard et Vaucluse) et les Pyrénées-Orientales restent en vigilance orange.
Cinquante autres départements, au sud d'une ligne allant de la Charente-Maritime jusqu'à l'Alsace, sont en vigilance jaune.
Dans ce contexte, déjà propice à des feux de forêt inédits, un incendie a ravagé lundi "au moins 200 hectares" de maquis sur la commune de Santo-Pietro di Tenda en Haute-Corse, a indiqué à l'AFP un porte-parole des pompiers.
Autre illustration des conséquences négatives, l'Ardèche a annoncé lundi l'installation en urgence de six climatiseurs au sein d'un Foyer de l'enfance à Privas, où "règne depuis des semaines" une "chaleur étouffante", selon un communiqué de la collectivité.
- Assèchement des sols -
Cette nouvelle canicule s'annonce plus brève et moins intense, précise Météo-France, que celle de mi-juillet, lors de laquelle des records absolus avaient été battus dans 64 communes, flirtant voire dépassant les 40°C dans plusieurs localités.
Mais ce retour si rapide de fortes chaleurs vient frapper une majeure partie du pays déjà affectée par une sécheresse exceptionnelle et aux conséquences immédiates, notamment sur l'agriculture, le transport fluvial ou les loisirs aquatiques.
Seulement 9,7 millimètres de précipitations agrégées ont été enregistrés en France métropolitaine le mois dernier, un déficit d'environ 84 % par rapport aux normales, presque aussi peu que les 7,8 mm de mars 1961, le record des minima depuis les premiers relevés nationaux en août 1958.
"Ce fort déficit de précipitation, qui fait suite à un printemps très sec et conjugué avec des fortes chaleurs, contribue à aggraver l'assèchement des sols", met en garde Méteo-France.
Si désormais l'ensemble de la France est sous vigilance "sécheresse" avec des restrictions d'eau à différents niveaux, 57 préfectures ont désigné des territoires en état de crise, synonyme d'arrêt des prélèvements non prioritaires "y compris des prélèvements à des fins agricoles".
"Seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité)", explique le site d'information sécheresse du gouvernement, Propluvia.
L’Europe occidentale a fait face en juillet à une sécheresse historique et à deux vagues de chaleur en à peine un mois, au cours desquelles se sont déclenchés des feux de forêt ravageurs comme en Gironde, en Espagne ou en Grèce.
(K.Müller--BBZ)