AEX
-11.9800
A un mois du référendum sur une nouvelle Constitution au Chili qui propose l'instauration d'un Etat-providence, les tenants de la conservation de celle héritée de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), plus libérale économiquement, étaient mercredi en tête des sondages.
Cette proposition de nouvelle Constitution était la porte de sortie trouvée pour apaiser le long et déterminé mouvement social d'octobre 2019 réclamant plus de justice sociale.
Une assemblée constituante élue de 154 membres s'est penchée depuis un an sur sa rédaction, et à quatre semaines les tenants du "non" (Rechazo), soutenus par la droite, sont en tête des sondages (45%). Le "oui" (Apruebo) a cependant effectué un rebond de +5 points mercredi (36%) par rapport au précédent sondage de l'institut Criteria.
19% des électeurs se disent encore indécis avant le vote obligatoire du 4 septembre où sont appelés à participer plus de 15 millions d'inscrits.
"Il faut s'attendre à ce que d'ici quelques semaines nous soyons pratiquement à égalité" dans les intentions de vote, prédit Rodrigo Espinoza, politologue à l'Université Diego Portales, selon lequel "il y a beaucoup d'incertitude", dans l'esprit des votants.
Le texte proposé au vote consacre un "catalogue de droits sociaux" dont l'Etat devra se porter garant. Il garantit la reconnaissance des différents peuples autochtones et établit également un nouvel ordre du système politique et judiciaire, ainsi qu'un nouveau mode de répartition du pouvoir avec la disparition du Sénat remplacé par une Chambre des régions.
Il entend également inscrire dans le marbre le droit à l’avortement, le Chili pouvant devenir un des tout premiers pays au monde à inscrire l'IVG dans la Constitution.
La campagne officielle a démarré dans un contexte de désinformation qui contamine "les explications sur quelque chose qui est déjà complexe à comprendre", a regretté Alejandro Morales, docteur en communication à l'Université du Chili.
Des copies du projet de la nouvelle Constitution proposée et ses 388 articles sont accessibles au public et les Chiliens sont avides de comprendre les enjeux.
Le gouvernement du président de gauche Gabriel Boric, favorable à la nouvelle Loi fondamentale, a fait imprimer 900.000 exemplaires dans le cadre d'une campagne intitulée "Votez en connaissance de cause".
(L.Kaufmann--BBZ)