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Les pompiers poursuivaient samedi leur lutte contre les incendies notamment en Gironde, dans les Landes et en Bretagne, dans l'attente de l'arrivée en soirée d'orages et de pluies par l'ouest, sans savoir encore si elles aideront ou pas à l'extinction des feux.
Vents violents, pluies hypothétiques ou trop importantes: ce sont les scénarios redoutés par les pompiers. La fraîcheur et l'humidité tant attendues pourraient devenir contre-productives, avec le risque d'inondations, selon la sécurité civile et des coups de vents qui "pourraient faire repartir le feu", d'après le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers de Gironde.
Seize départements restaient en vigilance orange canicule, mais cette vague de chaleur devrait prendre fin dimanche, avant l'arrivée d'orages sur la majeure partie de la France.
En Corse, où l’alerte orange a été levée samedi matin, MétéoFrance a observé dans la nuit "de la grêle en de nombreux endroits et de fortes rafales sous orages, à plus de 95 km/h par endroits". Les cumuls de pluie ont été modérés, 35 millimètres au maximum, mais très intenses, en quelques minutes seulement.
En Gironde, où la reprise de feu de "Landiras-2" n'a plus connu de progression depuis plus de 48 heures après avoir ravagé 7.400 hectares de pins, le service météorologique prévoit des orages, accompagnés de rafales de vents jusqu’à 60km/h samedi soir.
Vendredi soir, les habitants de certains secteurs des communes landaises de Moustey et Saugnac-et-Muret ont été autorisés à rentrer chez eux, et, en ce samedi classé "rouge" par Bison Futé, les autorités ont rouvert l'A63, qui relie Bordeaux à l'Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 km.
Mais "le feu est toujours actif sur le côté ouest", a prévenu la préfète de Gironde Fabienne Buccio, rappelant qu'un millier de pompiers étaient toujours mobilisés, soutenus par un contingent de collègues européens (Allemands, Roumains, Polonais et Autrichiens).
- "Nous voulons aider" -
"Ici, nous sommes tous volontaires. Nous sommes entraînés, nous voulons aider", confiait Tone Neuhalfel, un pompier allemand de 36 ans.
Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, quatre canadair étrangers étaient arrivés vendredi matin. "Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", a déclaré le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.
A Hostens, en Gironde, où le PC avait pris des airs d'auberge espagnole, le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers - uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii + - étaient "prêts à partir sur le terrain", bientôt rejoints par 21 soldats du feu polynésiens.
En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, a été frappé de deux incendies, ravageant environ 600 hectares de forêt. Le feu dans le secteur de Cernon a été déclaré fixé samedi matin.
En Bretagne, c'est la mythique forêt de Brocéliande, à l'ouest de Rennes, qui a vu partir en fumée près de 400 hectares. Mais le feu ne "progresse plus" samedi, selon la préfecture.
En Ardèche, le feu, qui a ravagé au moins 320 hectares, a été "fixé", a annoncé vendredi après-midi la préfecture, ajoutant que 150 à 200 pompiers restaient mobilisés.
Dans la Drôme, un feu de forêt et de végétation, qui a brûlé 341 hectares depuis le 5 août, était "en propagation lente", a estimé le colonel des pompiers Philippe Castignol.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises -Carrefour, Orange, EDF, Axa, Auchan ou encore GRDF ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du ministère de l'Intérieur.
Le ministre Gérald Darmanin a par ailleurs demandé aux préfets d'"être particulièrement vigilants" voire d'annuler les traditionnels feux d'artifice du 15 août en raison de "risques accrus d'incendies".
Un nombre déjà important de préfectures (Gironde, Landes, Aveyron, Creuse, Corrèze, Drôme, Ardèche, Haute-Garonne, Vosges, Moselle, Côtes-d'Armor, Ille-et-Vilaine, Morbihan, Finistère, etc.) ont pris des arrêtés d'interdiction d'usage des feux d'artifice, auxquelles se sont ajoutées le Nord, le Pas-de-Calais, et les Bouches-du-Rhône samedi matin.
- Sécheresse -
Les précipitations, attendues à partir de samedi soir, seront insuffisantes pour remédier à la sécheresse historique que traverse le pays, a averti Météo-France, après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne.
Les orages "vont tomber sur sols très secs, avec des risques de ruissellements assez importants" qui ne permettent pas d'absorber l'eau et augmentent les risques d'inondations "et des risques de grêlons", a mis en garde Claire Chanal, prévisionniste, lors d'un point presse vendredi soir.
Sur une grande partie de la France, il est interdit d'arroser et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements.
De nombreux massifs forestiers sont aussi interdits à la promenade ce week-end afin de réduire le risque de départ de feux. C’est par exemple le cas dans le Bas-Rhin où il s’agit d’une première" dans ce département, selon la préfecture.
burs-mac/mb/vk
(H.Schneide--BBZ)