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La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi, triomphant de la torpeur estivale et d'un marché en phase de digestion, sur un marché globalement confiant dans la santé de l'économie américaine.
Le Dow Jones a grappillé 0,06%, à 33.999,04 points, l'indice Nasdaq, à forte composition technologique, a pris 0,21%, à 12.965,34 points et l'indice élargi S&P 500 a gagné 0,24%, 4.283,74 points.
Partis dans le rouge en début de séance, les indices sont parvenus à terminer dans le vert, sans euphorie, quasiment toutes les valeurs du Dow Jones évoluant dans une fourchette inférieure à 1%.
Les investisseurs ont été favorablement influencés par deux nouvelles bonnes surprises au rayon macroéconomique, avec les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sensiblement en-deçà des attentes, et l'indice d'activité industrielle de la région de Philadelphie (nord-est), positif en août alors que les économistes anticipaient un troisième mois négatif d'affilée.
Ces chiffres encourageants vont dans le sens de la production industrielle et des ventes de détail qui, plus tôt cette semaine, ont également plu. Ils "laissent la possibilité à la Fed (banque centrale américaine) de poursuivre son resserrement volontariste jusqu'à la fin de l'année", a fait valoir, dans une note, Edward Moya, d'Oanda.
Dans un entretien publié jeudi par le Wall Street Journal, le président de l'antenne de la Fed à St. Louis (Missouri), James Bullard, connu pour sa position dure en matière de politique monétaire, s'est dit favorable à une nouvelle hausse de 0,75 point de pourcentage du taux directeur lors de la prochaine réunion en septembre.
Le tableau macroéconomique a été quelque peu terni par les reventes de logements, qui ont enchaîné un sixième mois de baisse consécutif en juillet. Selon Lawrence Yun, de l'Association nationale des agens immobiliers (NAR), "on assiste à une récession sur le marché immobilier" américain.
Après quatre séances hésitantes, le S&P 500 se trouve quasiment au même niveau que vendredi.
"Parfois, quand le marché a fait un bon parcours, ce qui est le cas depuis six semaines, ce n'est pas un drame si on a des séances, ou même des semaines, en dents de scie, et c'est ce qui se passe cette semaine", a fait valoir Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
"Les actions vont probablement chercher une direction durant le reste de l'été", a même estimé Edward Moya.
La séance a été animée par le secteur des infrastructures informatiques et composants, grâce à Cisco (+5,81% à 49,37 dollars), spécialiste des réseaux, de l'informatique à distance (cloud) et de la cybersécurité, dopé par la publication, mercredi après Bourse, de résultats supérieurs aux attentes.
Autre catalyseur, le spécialiste américain des semi-conducteurs Wolfspeed (+31,86% à 112,94 dollars), dont les résultats ont dépassé les prévisions.
Les poids lourds du secteur, de Qualcomm (+1,92%) à Micron (+2,21%), ont pris l'aspiration, même si l'industrie s'attend à un coup de frein dans les mois à venir, consécutif à une baisse de la demande d'appareils électroniques.
Autre famille à la fête, les pétrolières, hissées par la demande américaine et le rebond des cours de l'or noir, telles ExxonMobil (+2,36%), ConocoPhillips (+3,47%) et Marathon Oil (+5,08%).
Parmi les quelques autres valeurs saluées par les investisseurs, figurait également Tapestry (+1,24% à 37,57 dollars), le holding qui regroupe les marques de prêt-à-porter Coach, Kate Spade et Stuart Weitzman, dont le bénéfice trimestriel est ressorti très légèrement au-dessus des prévisions.
Le groupe cosmétique Estée Lauder (+1,84% à 281,62 dollars) a capitalisé sur des résultats supérieurs aux attentes, qui l'ont emporté, aux yeux de Wall Street, sur ses prévisions jugées décevantes pour l'ensemble de son exercice.
La chaîne de grands magasins Kohl's a, elle, été sanctionnée (-7,72% à 31,33 dollars), après avoir amputé ses prévisions de chiffre d'affaires (désormais attendu en baisse) et de marges sur l'ensemble de son exercice 2022 (qui s'achève fin janvier).
Les journées se suivent et ne se ressemblent pas pour les "meme stocks", ces actions propulsées par des petits porteurs enthousiastes, souvent sans lien avec les fondamentaux des entreprises cotées.
Après avoir pris 135% en un peu plus d'une semaine, la chaîne de magasins d'articles de maison Bed Bath & Beyond a lâché quasiment 20% jeudi. L'investisseur Ryan Cohen a, en effet, annoncé la cession de tous ses titres du groupe, soit plus de 10% du capital.
(F.Schuster--BBZ)