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"J'ai fait entrer le loup dans la bergerie à mon propre mariage": témoignant mardi au procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre de la petite Maëlys en 2017, le marié a exposé sa "colère" et son sentiment de culpabilité de l'avoir convié à la dernière minute.
"J'éprouve de la colère envers cet individu que je ne reconnais pas", a témoigné à la barre le militaire de 40 ans, qui connaissait l'accusé depuis une vingtaine d'années mais l'avait perdu de vue depuis environ cinq ans à l'époque des faits, en août 2017.
Il raconte ensuite comment Nordahl Lelandais le contacte dans les jours précédant le mariage pour le féliciter et qu'il en arrive "naturellement" à l'inviter au vin d'honneur, "comme j'aurais pu inviter d'autres amis perdus de vue". Il n'éprouve à ce moment "aucune crainte".
Mais le mariage vire au "cauchemar" lorsque l'enfant disparaît de la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin (Isère), vers 3H00 du matin, raconte-t-il ensuite. "Je n'y crois pas pendant un quart d'heure-20 minutes. Et puis, on commence à s'affoler".
Le marié dit alors détecter un certain nombre de "voyants d'alarme" relatifs au comportement de Nordahl Lelandais, revenu au mariage après le dîner: il n'a pas répondu à un appel au moment de la disparition et surtout il s'est éclipsé avant l'arrivée des gendarmes sans proposer de participer aux recherches avec ses chiens.
Il fait aussi preuve d'une certaine froideur qui contraste avec l'affolement général: "l'indifférence qu'il avait à ce moment-là, c'était un voyant aussi", explique le témoin.
"Mis bout à bout, ça faisait beaucoup d'éléments qui mettaient le doute, mais je n'arrivais pas à y croire", souligne-t-il.
Cette impression se renforce encore le lendemain lorsqu'on lui rapporte que Nordahl Lelandais a été vu en train de nettoyer sa voiture. "J'ai dit +il faut absolument appeler l'enquêteur+", dit-il.
(P.Werner--BBZ)