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En analysant pendant huit ans l'actualité des médias, la journaliste Sonia Devillers est devenue une valeur sûre de France Inter, qui lui confie cette saison le Mag de la matinale, avec lequel elle souhaite refléter "le bouillonnement de notre époque".
"J'arrête d'être entièrement spécialisée" sur les médias, "j'en avais atteint les limites, j'avais l'impression d'avoir un peu traité tous les sujets", déclare à l'AFP celle qui a également couvert l'actualité des médias pour le Figaro durant 10 ans.
Arrivée comme chroniqueuse en 2006 sur France Inter, elle s’est imposée avec "L'Instant M", un programme d'environ vingt minutes qui, huit ans durant, a interrogé les médias, ses phénomènes, ses acteurs.
Cette saison marque la fin de l'émission à succès, suivie chaque jour par près d'un million d'auditeurs la saison précédente, et de l'édito média qu'elle signait tous les matins depuis cinq ans.
Elle élargit désormais son spectre en prenant les rênes de #MagMa, une émission diffusée tous les jours peu après 09H00, et lancée lundi matin en recevant l'association de défense des animaux L214.
Son nouveau "terrain de jeu", la journaliste de 47 ans, qui publie en parallèle son premier roman "Les exportés", l'envisage "comme un magazine sur l'époque".
Ici, pas question d'actualité brûlante, ni de politique mais "d'un pas de côté" complémentaire disposant de "plus de temps, plus de chair" avec une interview de 25 minutes, des archives, des extraits sonores et un choix musical.
L'émission vient rallonger la matinale, toujours orchestrée par Nicolas Demorand et Léa Salamé, avec pour objectif d'augmenter la durée d'écoute de la station à un carrefour horaire stratégique.
Si de "grandes voix fortes et très connues des auditeurs" feront partie du programme, "mon défi et mon envie c'est de pouvoir raconter une vraie bonne histoire tous les jours à 09H00 qui vienne attraper l'auditeur".
- "Portrait de l'époque" -
Et, qu'au travers de celle-ci et de "cette voix, on s'intéresse à des milieux sociaux et des générations très différents, à des questions de société très variées", expose la journaliste au verbe précis.
"On va garder une composante médias très forte", ajoute Sonia Devillers, très attentive aux phénomènes d'amplification médiatique.
"Comme on fait un portrait de l'époque et que les médias en font vraiment intégralement partie, on continuera de recevoir les grands dirigeants de médias, les journalistes...", ajoute-t-elle, expliquant vouloir continuer à mettre en avant le photojournalisme, revenu sur le devant de la scène avec la guerre en Ukraine.
Face aux critiques taxant France Inter tantôt de radio de gauche à droite, tantôt de radio libérale par une partie de la gauche, elle réplique par les chiffres: "quand une matinale est écoutée par 7 millions de personnes, il n'y a pas de petit club fermé, pas de confiscation mais au contraire, la preuve qu'on fait un travail populaire qui est dans le partage".
"Ca n'est pas un vain mot, le service public. Je ne fais pas de la radio pour moi, ni pour me faire mousser, ni pour me faire plaisir ou pour les annonceurs", poursuit l'animatrice qui voit la suppression de la redevance "avec une immense inquiétude".
"Dans un secteur où il n'y a jamais eu autant d'argent, la télévision et la radio publiques ont besoin de moyens pour être des fers de lance", plaide-t-elle.
"Les audiences de Radio France" comme son "poids dans le podcast" - soit 15,4 millions d'auditeurs quotidiens sur la saison 2021/2022 et près de 75 millions de podcasts écoutés en juillet d'après Médiamétrie - "montrent qu'il y a un savoir-faire phénoménal qui rencontre une demande du public immense", souligne-t-elle.
(B.Hartmann--BBZ)