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L'industrie française de l'armement peut jouer un "rôle crucial" dans la modernisation de l'armée australienne, a assuré jeudi le vice-Premier ministre australien Richard Marles, un an après l'annulation d'un gigantesque contrat pour la construction de sous-marins.
"L'industrie française de l'armement a eu une longue histoire en Australie et (...) a joué un rôle important dans la construction de l'armée australienne au niveau où elle est actuellement", a rappelé M. Marles, par ailleurs ministre de la Défense.
M. Marles s'exprimait au cours d'une conférence de presse avec son homologue français Sébastien Lecornu à Brest. Avant la France, le responsable australien s'est rendu en Allemagne et au Royaume-Uni.
"La base industrielle française est à la disposition du gouvernement australien", a approuvé son homologue français, en saluant un "réchauffement spectaculaire de la relation" avec l'Australie.
"Le volet industriel, il ne faut pas en faire un préalable", a cependant prévenu M. Lecornu. "Le vrai préalable, c'est le sacrifice qu'ont fait les Australiens pour la France lors des conflits mondiaux", a-t-il assuré.
La France et l'Australie avaient signé en décembre 2016 un gigantesque contrat de 56 milliards d'euros pour la fourniture de 12 sous-marins conventionnels, dérivés des futurs sous-marins nucléaires français Barracuda.
Mais en septembre 2021, l'ex-Premier ministre Scott Morrison avait annoncé que son pays allait se doter de sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre du nouveau partenariat Aukus avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, annulant ainsi le contrat français. Paris avait dénoncé "un coup dans le dos" et rappelé son ambassadeur, ouvrant une crise diplomatique.
"Nous avons été très attristés à l'époque de l'impact négatif que ces événements ont eu sur notre relation bilatérale", a assuré M. Marles. "Il est d'une importance critique que notre relation avance avec franchise, respect et honnêteté", a-t-il ajouté.
M. Lecornu a vanté "l'intimité opérationnelle" entre les armées française et australienne et a dit souhaiter "intensifier" et les "opérations de forces projetées" de la France dans le Pacifique, évoquant la possibilité d'"envoyer des avions de chasse, peut-être tous les deux mois dans le Pacifique".
(G.Gruner--BBZ)