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Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a déclaré samedi que la construction d'un gazoduc entre l'Espagne et la France n'était pas prioritaire pour Paris, jugeant plus urgent de se concentrer sur les défis énergétiques à relever l'hiver prochain.
"Le défi à court terme est d'avoir plus de gaz, plus d'électricité venant d'autres pays que la Russie (...) Je ne suis pas sûr qu'un nouveau gazoduc puisse nous aider à passer l'hiver", a-t-il déclaré devant la presse à Cernobbio (nord de l'Italie), en marge du forum économique The European House - Ambrosetti.
A l'inverse, le chancelier allemand Olaf Scholz avait réitéré mardi son soutien appuyé à un gazoduc à travers les Pyrénées afin "d'améliorer les interconnexions du réseau gazier" européen sur fond de crise de l'énergie provoquée par le conflit entre la Russie et l'Ukraine.
Un tel projet permettrait à l'Espagne, mais aussi au Portugal, d'acheminer du gaz, provenant sous forme de GNL des Etats-Unis ou du Qatar, vers l'Europe centrale en passant par la France.
Lancé en 2013, le projet a été abandonné en 2019 par Paris et Madrid en raison de son impact environnemental et de son faible intérêt économique. Mais les menaces russes d'un arrêt des livraisons de gaz à l'UE ont remis le sujet sur la table.
"Le défi maintenant, pour tout le monde, pour l'Italie, l'Allemagne et la France, c'est de passer l'hiver prochain sans trop affecter notre économie et nos ménages", a fait valoir Bruno Le Maire.
"Avant de penser à l'investissement à long terme, concentrons-nous sur les défis que nous devons relever l'hiver prochain", a-t-il souligné.
"L'électricité et l'hydrogène me semblent plus prometteurs qu'un nouveau gazoduc, car nous voulons nous appuyer sur une énergie décarbonée", a expliqué le ministre.
(K.Lüdke--BBZ)