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La généralisation du télétravail en raison du variant Omicron a plombé les soldes d'hiver, qui se sont achevés mardi sur un bilan "décevant" selon des représentants de commerçants, en demande d'aides supplémentaires de la part du gouvernement pour protéger la trésorerie des entreprises.
"Ce n'est pas un bon cru. On a cumulé l'ambiance sanitaire qui perdure, le télétravail généralisé qui soustrait des consommateurs dans les villes, et l'éternelle rengaine au fil des saisons comme quoi les soldes perdent de leur valeur en raison des ventes privées et des diverses opérations de promotion", a résumé mercredi à l'AFP Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, qui représente les indépendants.
Il indique que dans la chaussure et le prêt-à-porter, "la baisse de chiffre d'affaires s'établit entre 20 à 35%" en comparaison avec les périodes similaires "cumulées" de 2019 et 2020.
"On a une baisse de 17% du chiffre d'affaires par rapport à 2019 et une chute du trafic en magasin de 28%", renchérit Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce (grands magasins, habillement, chaussure) qui a interrogé avec Retail Int. un panel d'une quarantaine d'enseignes représentatives du marché de l'habillement.
Signe que le travail à la maison a pesé, M. Petiot note "une légère augmentation d'activité pour la dernière semaine des soldes" suite à la levée du télétravail obligatoire le 2 février.
Ont également joué "l'absence des touristes et les tensions sur le pouvoir d'achat", met en avant la Chambre de commerce et d'industrie de Paris Ile-de-France qui évoque des soldes "décevants" et cite une enquête réalisée auprès de 300 commerçants parisiens selon laquelle pour 40% d'entre eux, les soldes n'ont pas généré de chiffre d'affaires supplémentaire par rapport à un mois normal.
Des représentants du secteur devraient être reçus dans quelques jours au ministère de l'Economie et des Finances selon M. Palombi "pour faire un bilan sur les aides". "Nous réclamons des exonérations fiscales et des mesures pour rallonger les délais de paiement aux fournisseurs. Il n'y a pas que les hôtels, restaurants et les métiers de la nuit, la situation est préoccupante aussi dans nos secteurs", a-t-il dit.
"Habituellement janvier est un mois fort qui permet aux enseignes d'écouler leurs stocks et reconstituer leur trésorerie", ajoute M. Petiot, qui demande "la possibilité pour les entreprises qui le souhaitent de pouvoir prolonger la période de remboursement des PGE (prêts garantis par l'Etat) et éviter d'être pris dans un étau de la dette".
(B.Hartmann--BBZ)