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La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,41% jeudi, l'accélération de l'inflation aux États-Unis prenant par surprise les investisseurs, par ailleurs bien occupés avec les multiples résultats d'entreprises.
L'indice vedette CAC 40 a terminé en baisse de 29,33 points, à 7.101,55 points, après trois séances de hausse consécutive, dont une de 1,46% mercredi.
À l'équilibre jusqu'en début d'après-midi, l'indice a subi des turbulences après la publication de l'inflation aux États-Unis, qui s'est accélérée à 7,5% sur un an en janvier, plus que les attentes des analystes.
En conséquence, les taux sur le marché obligataires ont grimpé. En France, les rendements à 10 ans ont atteint 0,75%, un plus haut depuis la fin 2018.
"Ça sent la fin des vacances" pour les marchés actions, résume Charles Monot, gérant chez Monocle AM. Depuis deux ans, "les valorisations boursières se sont envolées. Il faut bien que ça s'arrête un jour, qui arrivera d'autant plus vite avec la remontée des taux".
Les investisseurs s'attendent à ce que la Réserve fédérale américaine, qui a érigé la lutte contre l'inflation comme une priorité, remonte significativement ses taux directeurs au cours de l'année.
Un premier relèvement devrait avoir lieu en mars, et le rythme de la hausse des prix aux États-Unis, ainsi qu'un marché de l'emploi solide, lui donnent des raisons pour remonter de 0,5 point, et non plus 0,25 point, ses taux, actuellement compris entre 0 et 0,25%.
Pluie de records sur le CAC
Les investisseurs ont dû ajuster leurs position après de nombreuses publications d'entreprises, dont plusieurs ont fait état de bénéfices record en 2021.
C'est le cas de TotalEnergies, dont le bénéfice net annuel a été le plus élevé depuis au moins 15 ans, avec près de 16 milliards de dollars, (-0,90% à 51,93 euros), ArcelorMittal avec 14,9 milliards de dollars (-1,14% à 29,07 euros), Société Générale à 5,6 milliards d'euros (+3,24% à 36,78 euros), ou encore Legrand à 904 millions d'euros (-3,06% à 89,32 euros).
Pernord Ricard (-0,73% à 190,50 euros) a aussi fait état pour son premier semestre décalé d'un bénéfice opérationnel record et d'un bénéfice net de 1,39 milliards d'euros.
Mais la hausse des cours en Bourse depuis deux ans est pour beaucoup de ces entreprises supérieure à la progression des résultats, note Charles Monot.
L'Oréal déçoit sur ses marges
Le géant mondial des cosmétiques a connu une année 2021 "historique" avec un bénéfice net de 4,6 milliards d'euros, mais "le marché s'attendait à des marges supérieures", explique Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance. Le titre a perdu 1,99% à 364 euros.
Le secteur du luxe à Paris était également mal orienté, de Hermès (-3,60% à 1.246 euros) à LVMH (-1,45% à 706,20 euros) en passant par Kering (-2,51% à 628,80 euros).
Unibail-Rodamco-Westfield réduit sa dette
Le géant des centres commerciaux URW (+7,95% à 71,93 euros) a publié un chiffre d'affaires 2021 en baisse de 3,7% à 1,72 milliard d'euros. La foncière, qui travaille à se désendetter, a réduit sa dette nette à 22,6 milliards, soit 1,65 milliard de moins qu'en 2020.
"C'est quand même une entreprise qui a subi un énorme +stress test+ en 2020 et 2021. On a fermé à plusieurs reprises les centres commerciaux, l'activité événementielle, et là, on voit une reprise", note Florent Laroche-Joubert, analyste chez Oddo BHF.
Sortie de piste pour Atos
Le géant informatique Atos a chuté de 4,50%, à 32,03 euros, après avoir annoncé plus de deux milliards d'euros de dépréciations pour son exercice 2021, dernier épisode d'un affaissement du titre qui a perdu plus de 50% de sa valeur en un an.
Commande pour l'aéronautique français
L'Indonésie va acheter 42 Rafale, avec un premier contrat qui concernera 6 appareils de combat. L'annonce bénéficiait à des entreprises concevant l'avion comme Dassault Aviation (+5,09% à 115,70 euros), Thales (+2,39% à 83,96 euros) et Safran (+2,15% à 115,08 euros).
(O.Joost--BBZ)