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Plus de 2.400 liaisons aériennes ont été annulées vendredi dernier en Europe en raison de la grève des aiguilleurs du ciel français, selon un bilan publié lundi par l'organisme de surveillance du trafic Eurocontrol, et alors qu'une nouvelle grève se profile à la fin du mois.
"Plus de 2.400 vols ont été supprimés" pendant ce mouvement social, tandis que d'autres ont subi d'importants retards, de l'ordre de 45 minutes pour chaque trajet survolant le territoire français, a précisé le directeur général d'Eurocontrol Eamonn Brennan, dans un récapitulatif sur son compte Twitter.
Selon l'organisme, 28.967 vols ont eu lieu vendredi dernier, contre 31.450 la veille. Sur l'ensemble de la semaine, la moyenne quotidienne s'est établie à 29.438 vols par jour, une baisse de 2,2% par rapport à la semaine précédente, conséquence là aussi de la grève.
Le mouvement social a été lancé par le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA, majoritaire) pour réclamer des augmentations de salaires face à l'inflation, mais aussi une accélération des recrutements.
La Direction générale de l'aviation civile française (DGAC) avait demandé aux compagnies de renoncer préventivement à la moitié de leur programme de vols pour vendredi, soit "environ 1.000 vols annulés" au départ ou à l'arrivée du territoire français.
Ryanair, premier transporteur aérien du Vieux Continent, avait évoqué l'annulation de 420 vols "survolant principalement la France", sans nécessairement s'y poser, et dénoncé un mouvement "injustifié".
Le SNCTA, qui a annoncé une nouvelle grève du 28 au 30 septembre inclus, s'inquiète "du niveau actuel de l'inflation ainsi que des recrutements à venir". Le syndicat veut mettre à profit cette période de préavis "pour négocier", selon un communiqué diffusé samedi.
Ces professionnels s'alarment en particulier du départ à la retraite prévu d'un tiers des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (ICNA) entre 2029 et 2035.
Or, "au moins cinq ans séparent le recrutement de la qualification" et les capacités de formation sont "structurellement limitées".
Il faut donc, selon eux, anticiper ce "mur des départs" dès l'année prochaine et budgéter des formations en ce sens, mais "après six mois de négociations pour préparer cette loi de finances [2023], le SNCTA ne dispose toujours d'aucun élément concret ni de garanties" répondant à ses demandes.
(Y.Berger--BBZ)