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La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mardi, ne parvenant pas rebondir, stoppée par une nouvelle remontée des taux obligataires et les informations concernant le possible sabotage de deux gazoducs en Europe.
Le Dow Jones a enchaîné une sixième séance de baisse de suite et lâché 0,42%, mais aussi enregistré un nouveau plus bas de l'année en clôture, le troisième d'affilée. Quant au Nasdaq, il a gagné 0,25%, tandis que l'indice élargi S&P 500 abandonnait 0,20%.
Wall Street avait ouvert dans le vert et pris de la vitesse en matinée, aidée, pour partie, par des déclarations du président de l'antenne de Chicago de la Réserve fédérale (Fed), Charles Evans. Le banquier central s'était dit "nerveux" à l'idée d'enchaîner des hausses de taux sans faire de pause pour en évaluer l'impact sur l'économie.
Mais le contrepoint a été apporté, plus tard dans la journée, par son homologue de St. Louis, James Bullard, qui a estimé le marché du travail suffisamment vigoureux pour que l'institution remette l'inflation sous contrôle "aussi vite que nous le pourrons".
Le président de l'antenne de Minneapolis, Neel Kashkari, est allé dans le même sens, affirmant que la Réserve fédérale effectuait son resserrement monétaire à "un rythme agressif et approprié".
"Le message de la Fed, qui veut rester mobilisée (...) suggère que les opérateurs vont faire preuve de beaucoup de prudence avant de suivre le rebond et de se projeter vers le haut", a commenté Quincy Krosby, de LPL Financial.
"La chose la plus importante, aujourd'hui, a été les taux obligataires", a avancé Tom Cahill, de Ventura Wealth Management. "Ils continuent de battre des records."
Le rendement des emprunts d'Etat à 10 ans a ainsi frôlé le seuil symbolique de 4%, à 3,99%, au plus haut depuis 12 ans, avant de se tasser légèrement, à 3,96%, contre 3,92% lundi.
Pour Tom Cahill, à ce climat déjà négatif pour les actions, s'est superposé la nouvelle d'un possible sabotage des deux gazoducs Nord Stream, victime de fuites après des détonations. La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a évoqué des "actes délibérés" et son homologue suédoise Magdalena Andersson a elle parlé de "sabotage", à l'instar de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
"C'est difficile de se positionner vraiment à la hausse, même si le marché est survendu, avec tous ces vents contraires", a fait valoir Tom Cahill.
Signe d'un nouvel accès de nervosité du Wall Street, l'indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, est monté à une hauteur plus fréquentée depuis mi-juin.
"Je trouvais curieux qu'il ait été très bas ces dernières semaines", a observé Tom Cahill. "Mais aujourd'hui, je vois de la peur sur le marché."
Le Nasdaq a été sauvé par une chasse aux bonnes affaires, qui a bénéficié à Apple (+0,66%), Tesla (+2,51%), Nvidia (+1,51%) ou Broadcom (+0,54%), notamment.
Les achats à bon compte ont aussi visé certaines de valeurs les plus volatiles de la cote, que ce soit Airbnb (+3,04%), PayPal (+1,77%) ou AMC (+9,08%).
A l'opposé, le Dow Jones a été plombé par McDonald's (-2,90%), qu'un analyste de Citi envisage de dégrader dans ses recommandations, Procter & Gamble (-2,75%) ou Coca-Cola (-2,57%).
La filiale du fabricant des mythiques motos Harley-Davidson dédiée aux engins électriques, LiveWire, a connu une première journée de cotation difficile et perdu 12,14%, à 8,25 dollars.
(A.Lehmann--BBZ)