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La Bourse de New York a ouvert en baisse vendredi, froissée par un indicateur d'inflation plus élevé qu'attendu qui devrait inciter la banque centrale américaine (Fed) à poursuivre son resserrement monétaire à marche forcée.
Vers 14H50, le Dow Jones perdait 0,50%, l'indice Nasdaq abandonnait 0,13% et l'indice élargi S&P 500 cédait 0,37%.
L'indice des prix PCE, le plus suivi par la Fed, est ressorti en hausse de 0,3% sur un mois en août, soit davantage que les 0,2% attendus par les analystes. Sur un an, l'inflation atteint 6,2%, soit plus que les 6,0% prévus, mais moins que le mois précédent (6,4%).
Pour Peter Cardillo, de Spartan Capital, ce léger ralentissement sur un an montre que "l'inflation a sans doute passé un pic".
Pour autant, "ce chiffre d'inflation plus élevé qu'attendu va maintenir la pression sur la Fed pour qu'elle continue à relever ses taux, ce qui va peser sur les marchés actions", a réagi Chris Zaccarelli, d'Independent Advisor Alliance. Pour lui, si Wall Street peut s'offrir un rebond à court terme, "on ne sortira de ce marché baissier que lorsque la Fed arrêtera de remonter ses taux".
Les investisseurs ont aussi relevé la hausse de la consommation aux Etats-Unis, de 0,4% en brut en août sur un mois et même de 0,1% corrigée de l'inflation, ce dernier indicateur étant conforme aux attentes.
"Les Etats-Unis devraient afficher une croissance du PIB (produit intérieur brut) au troisième trimestre, après deux trimestres négatifs consécutifs", selon Jeffrey Roach, de LPL Financial. "Mais cette croissance pourrait ne pas durer. Une récession paraît probable début 2023 à mesure que l'économie ploie face à l'agressiivité de la Réserve fédérale."
"La Fed n'a pas de marge pour changer ses plans ce trimestre, donc le marché va rester agité", a prévenu Peter Cardillo.
Dans un discours prononcé vendredi à New York, la vice-présidente de la Fed, Lael Brainard, s'est inscrite dans la lignée de ses collègues ces derniers jours et a estimé que la politique monétaire de l'institution allait devoir être "restrictive pendant un certain temps pour s'assurer que l'inflation revient vers son objectif de long terme", à savoir 2% par an environ.
Une politique monétaire restrictive signifie qu'elle a un effet négatif sur la croissance de l'économie et induit un ralentissement.
Vendredi correspondant au dernier jour du trimestre, Wall Street devrait connaître une volatilité supérieure à la moyenne, car beaucoup d'investisseurs effectuent des ajustements de portefeuille de dernière minute.
Certains sortaient des actions pour se repositionner sur les obligations, et les taux obligataires, qui évoluent en sens opposé des prix, se détendaient.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,70%, contre 3,78% la veille.
L'équipementier sportif Nike s'essoufflait (-11,69% à 84,19 dollars) malgré la publication, jeudi après Bourse, d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice net trimestriels supérieurs aux attentes. Parmi les bémols, la faible demande en Chine et le niveau très élevé des stocks, qui contraignent la marque à la virgule à consentir des remises.
Le fabricant de cartes mémoires Micron progressait (+1,20% à 50,61 dollars) après avoir fait état d'un bénéfice net plus élevé qu'attendu pour son trimestre achevé début septembre. Les prévisions du groupe pour son trimestre en cours sont néanmoins ressorties nettement en deçà des projections des analystes, Micron évoquant un ralentissement de la demande et un "cycle baissier" pour le secteur.
Le cigarettier Altria toussait (-0,54% à 40,96 dollars) après avoir indiqué qu'il renonçait à la clause de non concurrence conclue avec le spécialiste des cigarettes électroniques Juul, dont il possède 35% du capital.
Le croisiériste Carnival Corporation coulait (-15,01% à 7,78 dollars, plombé par un chiffre d'affaires très inférieur aux prévisions et une perte beaucoup plus lourde qu'attendu. Le groupe a néanmoins indiqué que les réservations pour 2023 se situaient à un niveau supérieur à la moyenne historique.
(P.Werner--BBZ)