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La Bourse de New York a ouvert en hausse lundi, une tentative de rebond inspirée par la révision à la baisse du plan de soutien à l'économie britannique ainsi que par le repli des taux obligataires.
Vers 14H10 GMT, le Dow Jones gagnait 1,84%, l'indice Nasdaq prenait 1,23% et l'indice élargi S&P 500 avançait de 1,72%.
Vendredi, Dow Jones, Nasdaq et S&P 500 avaient tous trois terminé à leur plus bas niveau de l'année en clôture, laminés par des opérateurs convaincus que l'économie mondiale se dirige vers une récession.
"Il y a eu tellement de faux signaux qu'il faut prendre ça avec des pincettes", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services, au sujet des prémices d'un rebond, lundi.
Outre le début d'un nouveau mois et d'un nouveau trimestre, traditionnellement favorables à des achats, le marché était stimulé par le revirement du gouvernement britannique, qui a renoncé à la suppression d'une tranche d'imposition à 45% pour les contribuables dont les revenus dépassent 150.000 livres par an.
Pour autant, même s'il s'agissait d'une mesure emblématique du plan de soutien de la Première ministre Liz Truss, "les baisses d'impôts vont continuer pour la plupart des catégories, donc ça ne change rien", a relevé Gregori Volokhine.
Pour le gérant, les investisseurs se satisfaisaient aussi du repli des taux obligataires, sens dessus dessous depuis plusieurs semaines.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se détendait à 3,63%, contre 3,82% vendredi.
L'indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, redescendait légèrement, signe d'une moindre nervosité.
Wall Street prêtait aussi attention au dossier Credit Suisse, dont la situation financière inquiète les opérateurs. D'après le Financial Times, la banque a passé le week-end à tenter de rassurer clients et investisseurs.
Dans une note interne, la direction a assuré que la banque disposait d'une "solide base de capitaux et de liquidités".
"Cela n'a échappé à personne que des propos similaires avaient été entendus de la plupart des banques d'investissement durant la crise financière", a commenté Patrick O'Hare, de Briefing.com, dans une note.
Même si les indices américains ou même les valeurs bancaires américaines ne semblaient pas affectés par ce développement, "ça doit émouvoir énormément Wall Street. Mais ils ne partagent pas leurs émotions parce que ce n'est pas l'intérêt des banques de mettre encore plus d'inquiétude dans le système", selon Gregori Volokhine.
"Cette question alimente les spéculations d'un assouplissement de la Fed (banque centrale américaine), de peur que son ton très agressif en matière de resserrement monétaire ne contribue à l'instabilité des marchés financiers", selon Patrick O'Hare.
L'analyste de Morgan Stanley Michael Wilson a estimé qu'un "pivot" de la Fed vers une posture plus accommodante devenait plus probable, car le système financier mondial venait d'entrer dans une "zone de danger".
Il a néanmoins prévenu que, selon lui, ce virage n'empêcherait pas une contraction des bénéfices des entreprises, prises dans le ralentissement de l'économie. La saison des résultats démarrera mi-octobre.
A la cote, la séance était animée par une chasse aux bonnes affaires, après la glissade des dernières semaines. Nike (+1,34%), Alphabet (+1,88%) ou Intel (+3,55%) étaient recherchés. Les valeurs industrielles étaient aussi en verve, à l'image de Dow (+3,55%), Caterpillar (+3,99%) ou Honeywell (+2,66%).
Tesla souffrait (-7,26% à 246,00 dollars) après avoir fait état dimanche de livraisons de véhicules en hausse mais inférieures aux attentes au troisième trimestre. Le constructeur de voitures électriques a aussi reconnu qu'il connaissait des difficultés pour assurer le transport de ses véhicules.
Le secteur pétrolier était propulsé par des informations de presse relatives à une possible réduction substantielle de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+, qui se réunissent mercredi.
ExxonMobil (+3,61%), Chevron (+4,28%), Halliburton (+6,13%) et Marathon Oil (+8,10%) étaient ainsi tous à la fête.
(B.Hartmann--BBZ)