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La Bourse de New York a terminé en forte hausse, réchauffée par des achats de couverture, une chasse aux bonnes affaires et un semblant d'allant de début de trimestre, après un mois de septembre calamiteux.
Le Dow Jones a gagné 2,66%, l'indice Nasdaq a pris 2,27% et l'indice élargi S&P 500 a progressé de 2,59%.
"Il n'y a pas eu de bonnes nouvelles pour soutenir ce rebond, seulement l'absence de mauvaises nouvelles", a commenté Andy Kapyrin, de Regent Atlantic. "C'était suffisant pour laisser le marché retrouver son assise."
Les trois indices majeurs de Wall Street avaient tous terminé au plus bas de l'année vendredi.
Pour Adam Sarhan, de 50 Park Investments, "tous ceux qui voulaient vendre la semaine dernière ont vendu", ce qui a poussé lundi les investisseurs qui avaient récemment parié à la baisse à se couvrir en se repositionnant à l'achat.
A ces opérateurs spéculatifs se sont joints les investisseurs intéressés par des valeurs décotées, qui se sont lancés dans une chasse aux bonnes affaires. "Et pour finir, vous avez les investisseurs sensibles aux mouvements amples qui sont montés à bord", selon M.Sarhan.
Une fois n'est pas coutume, ce sont les géants de l'industrie et les valeurs dites défensives, théoriquement moins sensibles à la conjoncture, qui ont été les grands gagnants de la séance, d'Honeywell (+3,64%) à Boeing (+4,10%), en passant par Dow (+3,07%).
Au rayon bonnes affaires, Intel (+4,66%), Nike (+2,74%) et Disney (+2,97%) ont mis le nez à la fenêtre.
Comme depuis plusieurs mois, actions et obligations ont encore évolué de concert.
"C'est un début de mois, un début de trimestre, vous avez des investisseurs qui veulent revenir sur le marché et changent leur allocation" d'actifs, que ce soit vers les actions ou les obligations, a souligné M. Sarhan.
Les taux, qui vont dans le sens opposé des prix des obligations, se sont nettement détendus lundi. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait ainsi à 3,64%, contre 3,82% vendredi.
Pour Mazen Issa, de TD Securities, cette baisse des taux obligataires était aussi liée à la publication de deux indicateurs macroéconomiques américains jugés décevants.
L'indice ISM d'activité dans le secteur manufacturier est tombé à 50,9% en septembre, contre 52,0% attendu, le plus faible rythme de progression de l'économie depuis mai 2020, au début de la pandémie de coronavirus.
Quant aux dépenses de construction aux Etats-Unis, elles ont diminué de 0,7% en août par rapport à juillet, soit nettement moins que le recul de 0,2% attendu par les économistes.
Pour l'analyste de TD Securities, ces mauvais chiffres entretiennent l'espoir que la banque centrale américaine (Fed) ne va pas accélérer encore son resserrement monétaire.
Reflux des taux et achats à bon compte ont aussi joué pour les valeurs technologiques comme Apple (+3,08%), Microsoft (+3,37%) et Alphabet (+3,28%).
Pour M. Sarhan, l'envolée de lundi n'annonce pas une série sur un marché qui reste globalement orienté à la baisse. "Les mouvements les plus forts" sur une séance "surviennent sur des +bear markets+", soit des marchés dévastés, a fait valoir le gérant.
Tesla a souffert (-8,61% à 242,40 dollars) après avoir fait état dimanche de livraisons de véhicules en hausse mais inférieures aux attentes au troisième trimestre. Le constructeur de voitures électriques a aussi reconnu qu'il connaissait des difficultés pour assurer le transport de ses véhicules.
Le secteur pétrolier a été propulsé par des informations de presse relatives à une possible réduction substantielle de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+, qui se réunissent mercredi.
ExxonMobil (+5,28%), Chevron (+5,61%), Halliburton (+7,15%) et Marathon Oil (+10,58%)ont tous été à la fête.
(T.Burkhard--BBZ)