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Vers un début de sortie de crise? La mobilisation des grévistes des sites pétroliers de TotalEnergies faiblit avec la levée de la grève à Donges (Loire-Atlantique) mercredi après-midi même si le mouvement se poursuit sur quatre autres sites, le gouvernement martelant de son côté que la situation "continue à s'améliorer" sur le front des carburants à quelques jours des vacances.
Mercredi à 13H00, 20,3% des stations-service connaissaient des difficultés d'approvisionnement sur au moins un carburant (contre 24,8% mardi), avec des situations encore tendues en Bourgogne-Franche-Comté (33,1%), Ile-de-France (30,5%) et Auvergne-Rhône-Alpes (29,4%), selon les chiffres du ministère de la Transition énergétique.
Le groupe Vinci Autoroutes a annoncé mercredi qu'au moins 90% des stations-service de son réseau étaient en mesure de fournir du carburant : "La continuité de service sur les 181 aires de services du réseau Vinci Autoroutes est assurée à 90% en moyenne en ce qui concerne l'essence sans plomb, et à 92% en moyenne s'agissant du gasoil."
"La situation continue à s'améliorer nettement", a souligné la Première ministre Elisabeth Borne.
"Je sais que la situation est encore difficile pour beaucoup de nos compatriotes, mais la dynamique est là et je veux une nouvelle fois appeler les salariés grévistes à reprendre le travail", a-t-elle ajouté.
A l'issue de votes en assemblées générales, la mobilisation a de fait commencé à s'essouffler dans l'après-midi sur les sites grévistes du groupe TotalEnergies. La fissure a été ouverte à Donges (Loire-Atlantique), qui a suspendu la grève.
La mobilisation se poursuivait dans quatre autres sites d'activités de raffinage ou de dépôt du groupe, selon la CGT.
- "Pas là pour handicaper le citoyen" -
A quelques jours des premiers départs en vacances, la pression monte plus que jamais sur le gouvernement pour livrer le carburant dans les stations. S'adressant aux Français, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a assuré mettre "tout en œuvre pour qu'ils puissent partir en vacances tranquillement".
Pour accélérer la cadence, le gouvernement a rouvert les vannes de sites bloqués à l'aide de réquisitions de salariés, la dernière visant de nouveau le site de TotalEnergies à Feyzin (Rhône) mercredi, de façon à soulager les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté.
"Le déblocage du dépôt de Feyzin permet des améliorations sensibles", a assuré la Première ministre. Un total de 20 personnes sont concernées par ces réquisitions pour la journée de mercredi, selon la préfecture.
D'après le délégué syndical CGT du site Pedro Afonso, 195 camions sont sortis du dépôt dans la journée (la raffinerie étant à l'arrêt pour raison technique).
Sur place, le mouvement va se poursuivre, a-t-il assuré à l'AFP à l'issue d'une réunion selon lui infructueuse avec la direction locale.
"Les salariés grévistes ne lèveront pas la grève tant qu'ils n'auront rien de concret sur la table", a-t-il déclaré, estimant que la position de la direction évoluera "dans les prochains jours si et seulement si la grève continue".
"Les grévistes ne sont pas là pour handicaper le citoyen ni l'usager (...) mais (...) pour essayer d'obtenir des revendications légitimes pour les salariés", a ajouté le délégué syndical de Feyzin.
Le mouvement se poursuivait également mercredi sur le site "Flandres" à Mardyck, près de Dunkerque (raffinerie et dépôt), à La Mède dans les Bouches-du-Rhône (bioraffinerie et dépôt) et à Gonfreville en Seine-Maritime (raffinerie et dépôt).
L'idée d'une sortie de crise avait commencé à se dessiner quand la CGT a affirmé à l'AFP avoir proposé dans la matinée un "protocole de sortie de fin de conflit" à la direction du groupe.
Cette proposition demandait "des négociations sur l'emploi et les investissements", "des négociations locales sur les problématiques spécifiques remontées par les grévistes", ainsi que des "garanties sur l'absence de répression vis-à-vis des grévistes", a indiqué à l'AFP Eric Sellini.
Selon lui, la direction a refusé cette proposition, ce que TotalEnergies, interrogé par l'AFP, n'a pas confirmé.
Pedro Afonso, de son côté, a nuancé en indiquant que la direction générale voulait rediriger "toutes les négociations en local".
(L.Kaufmann--BBZ)