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La FFAAIR, fédération regroupant des associations de malades insuffisants ou handicapés respiratoires, se lance dans une action en justice "pour faire toute la lumière" sur les respirateurs Philips défectueux, selon un communiqué publié mercredi par son avocat dans cette affaire.
Jugeant les informations de Philips "insuffisantes et contradictoires avec celles que nous avons récoltées dans d'autres pays" et désireuse de "faire toute la lumière sur cette affaire", la FFAIR a mandaté l'avocat Christophe Lèguevaques "afin qu'il porte plainte contre X et se constitue partie civile au nom de l'association", a indiqué Christian Trouchot, administrateur de la fédération cité dans le communiqué.
La plainte, qui "visera principalement les infractions de mise en danger de la vie d'autrui, de tromperie et d'administration de substances nuisibles", devrait être "déposée à la mi-avril, le temps de constituer un dossier complet et d'intégrer les personnes physiques qui souhaiteraient nous rejoindre", selon l'avocat Christophe Lèguevaques, également cité.
La FFAIR soutient également un projet d'action collective porté par cet avocat. "Cette action collective peut nous permettre (...) d'être des milliers et par là même de nous faire respecter de Philips, des autorités et même des médecins", a estimé Christian Trouchot.
L'ANSM a pris vendredi une mesure contraignante pour obliger le géant industriel Philips à accélérer le remplacement d'appareils respiratoires défectueux, utilisés notamment contre l'apnée du sommeil, sous peine de poursuites pénales. Le groupe, qui a dénoncé une mesure "injustifiée", a annoncé son intention d'envisager un recours.
Philips avait annoncé à l'été dernier qu'il rappelait dans le monde plusieurs modèles d'appareils destinés à aider les patients à mieux respirer.
Ces appareils, utilisés par 370.000 patients en France et 1,5 million dans toute l'Europe, contiennent une mousse insonorisante. Le groupe néerlandais a remarqué que des particules sortaient de l'appareil et pouvaient être inhalées ou ingérées.
Cela peut provoquer des irritations, des maux de tête. Le groupe a aussi évoqué un risque "potentiel" de cancers à long terme.
Plus de six mois après cette annonce, les autorités françaises regrettent une trop grande lenteur de Philips à remplacer les appareils défectueux.
Mais l'ANSM cherche aussi à se montrer rassurante auprès des patients concernés en les pressant de ne pas se défaire de leurs appareils.
Une position également affichée par Christian Trouchot, dans le communiqué: "Je préfère craindre un risque incertain et lointain, en continuant d’utiliser le respirateur, plutôt que de faire face à un danger certain et immédiat résultant de l'arrêt du traitement".
(K.Müller--BBZ)