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La Bourse de New York a ouvert en légère baisse mercredi, indisposée par des déclarations alarmantes sur l'Ukraine et un nouvel indicateur américain qui alimente le scénario d'un durcissement monétaire marqué.
Vers 15H00 GMT, le Dow Jones cédait 0,53%, l'indice Nasdaq, au fort parfum technologique, 1,40%, et l'indice élargi S&P 500, 0,74%.
Wall Street, qui avait profité la veille d'une décrispation dans le dossier ukrainien, prenait note des déclarations du secrétaire général de l'Otan, Jen Stoltenberg, qui a dit ne voir "aucune désescalade sur le terrain", au lendemain de l'annonce par la Russie du retrait d'une partie de ses troupes.
"La Russie continue de renforcer sa présence militaire" aux abords de l'Ukraine, a, au contraire, affirmé M. Stoltenberg.
"Ces récents développements ont généré de l'hésitation" sur le marché, a commenté, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Les investisseurs se sont aussi attardés sur la publication des ventes de détail aux Etats-Unis pour janvier, qui ont progressé de 3,8% sur un mois, soit bien plus qu'attendu (2,1%).
Un chiffre "particulièrement impressionnant étant donné l'impact du variant Omicron" du coronavirus, a commenté Jeff Buchbinder, de LPL Financial. "Les hausses des salaires soutiennent la consommation malgré l'inflation", a-t-il ajouté.
A cet indicateur s'est ajouté celui des prix à l'importation, nettement au-dessus des prévisions avec une hausse de 2,0% sur un mois, la plus forte depuis 2011.
Sur un an, les prix à l'importation ont bondi de 10,8%, a annoncé mercredi le ministère américain du Travail.
Le chiffre alimente le scénario d'un durcissement monétaire accéléré de la Banque centrale américaine (Fed).
La publication, à 19H00 GMT, du compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed devrait apporter de nouvelles indications sur le rythme de ce resserrement.
"A court terme, il faut s'habituer au fait que les déclarations négatives sur l'Ukraine et les signes d'inflation confirmés ou supérieurs aux attentes feront baisser le marché", a expliqué Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services.
"La question pour un investisseur, c'est qu'est-ce qui va pouvoir faire monter le marché à court terme", avec une saison des résultats qui s'achève et aucun signe d'apaisement de la Fed.
"On est dans une espèce de +no man's land+ avec la balance qui penche du côté négatif pour le marché", a résumé le gérant.
A la cote, Meta (Facebook) poursuivait son repli (-2,75% à 214,93 dollars), orienté vers sa huitième journée négative en dix séances. Depuis la publication de ses résultats, le 2 février, le groupe a effacé 300 milliards de dollars de capitalisation, soit un tiers de sa valeur en Bourse.
le groupe télévisuel ViacomCBS était sanctionné (-20,12% à 28,75 dollars) après la publication d'un bénéfice net nettement inférieur aux attentes.
L'entreprise, qui change de nom pour se rebaptiser Paramount Global, a, en revanche, fait bien mieux que prévu sur le plan du chiffre d'affaires et gagné près de 10 millions d'abonnés supplémentaires à ses services de vidéo en ligne Paramount+ et Showtime, pour atteindre 56 millions au total.
Bénéfice et revenus supérieurs aux anticipations pour Airbnb (+2,67% à 184,87 dollars), qui était recherché en début de séance. L'activité de la plateforme de réservation de logements est supérieure à celle d'avant la pandémie. Airbnb table sur un chiffre d'affaires au premier trimestre bien supérieur à ce qu'intégraient les analystes jusqu'ici.
La plateforme virtuelle Roblox dévissait (-24,07% à 55,66 dollars), plombée par un chiffre d'affaires inférieur aux attentes et une perte nette supérieure aux prévisions.
La plateforme canadienne de commerce en ligne Shopify était pénalisée (-16,93% à 738,92 dollars) par ses déclarations sur un probable ralentissement de sa croissance en 2022, bien qu'ayant fait mieux qu'attendu au dernier trimestre de 2021.
(K.Lüdke--BBZ)