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Après son cours du matin, Chidera Denis, 16 ans, s'apprêtait à rejoindre ses camarades de classe pour les examens de fin de trimestre, dans son école de Jos, au centre du Nigeria. Quelques instants plus tard, le bâtiment s'effondre et la voilà coincée sous les décombres.
Comme d'autres élèves protégés tant bien que mal sous des tables, Chidera a été plutôt chanceuse. L'effondrement de l'école Saint Academy a tué vendredi 22 élèves. Des dizaines d'autres comme elle sont hospitalisés.
Sa mère, Amaka Denis, est sans nouvelle de son fils qui fréquentait la même école.
"Je le cherche toujours. J'ai mal", a-t-elle confié samedi à l'AFP.
Un autre survivant, Chidinma Emmanuel, 14 ans, a vu un camarade mourir à ses côtés. "Il est tombé sur mon bras et ça l'a cassé, puis des débris ont frappé sa tête et l'ont tué", a-t-il témoigné à l'AFP.
Les 22 victimes sont "tous des élèves", a indiqué samedi à l'AFP Yohanna Auda, porte-parole de l'Agence nationale de gestion des urgences (NEMA), ajoutant que les opérations de secours avaient pris fin.
La Croix-Rouge a déclaré samedi sur X qu'un enseignant et un élève étaient toujours portés disparus.
Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a qualifié l'incident, dernier effondrement mortel en date au Nigeria, de "perte énorme pour la nation".
Au lendemain de la catastrophe, 58 personnes étaient toujours hospitalisées et 74 étaient sorties de l'hôpital, a déclaré Musa Ibrahim Ashoms, le porte-parole de l'Etat du Plateau, dont Jos est la capitale.
La cause du drame n'a pas été clairement établie, mais selon des habitants il s'est produit après trois jours de fortes pluies.
Les effondrements de bâtiments sont assez courants au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique.
L'accident de vendredi est le plus meurtrier depuis novembre 2021, lorsqu'une tour en construction à Lagos, la capitale économique, s'est effondrée, faisant au moins 45 morts, pour la plupart des ouvriers du bâtiment.
La mauvaise qualité des constructions, les contrôles insuffisants et la corruption de fonctionnaires pour contourner ces contrôles sont souvent mis en cause dans ces incidents.
Bien que les enquêtes n'aient pas encore démarré, les autorités de l’État du Plateau ont d'ores et déjà annoncé leur intention de renforcer les normes de construction.
Le gouverneur, Caleb Muftwang, "souligne la nécessité pour tous les promoteurs et propriétaires fonciers de soumettre leurs plans de construction au Jos Metropolitan Development Board (JMDB) pour vérification et validation", a déclaré son porte-parole.
Le drame de l'école Saint Academy est le dernier en date à frapper l’État du Plateau, qui a connu récemment une série d’affrontements intercommunautaires meurtriers.
Des hommes armés ont tué en mai 40 personnes à Zurak, village minier à 259 km à l’est de Jos.
Près de 200 personnes ont aussi été tuées dans l’État en décembre dernier, lors de raids contre des villages majoritairement chrétiens.
(Y.Berger--BBZ)