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Près d'un tiers des places en deuxième année d'études de pharmacie ne sont pas pourvues à la rentrée, ce qui laisse craindre aux syndicats et à la profession une "désertification" du milieu pharmaceutique dans les années à venir, selon un communiqué commun publié mercredi.
Quelque 1.100 places sont encore vacantes sur les bancs des 24 universités de pharmacies françaises, un chiffre en hausse de 550% par rapport à la rentrée précédente, selon l'Association nationale des étudiants de pharmacie de France (Anepf).
En 2021, le nombre de places vacantes s'élevait à 163, précise Romain Gallerand, porte-parole de l'Anepf.
Ce constat met en lumière "l'application inégale de la réforme de l'entrée dans les études de santé" selon les universités, regrettent dans un communiqué commun l'Anepf, le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, ainsi que les principales fédérations et unions de syndicats des pharmaciens et des entreprises du médicament.
"L'application défectueuse de la réforme, des programmes beaucoup trop chargés ainsi qu'une absence de comités de suivi locaux sont entre autres responsables de cette chute de remplissage des promotions", avancent les signataires du communiqué.
Depuis septembre 2020, la première année commune des études de santé (Paces) a été remplacée par deux filières: le parcours d'accès spécifique santé (Pass), et la licence accès santé (Las).
En Paces, un concours déterminait un classement, tenant compte d'un numerus clausus pré-défini. Tous les étudiants "classés" accédaient alors automatiquement en deuxième année d'études.
Mais désormais, "c'est un modèle de licence qui s'applique, alors si on n'a pas la moyenne, on ne passe pas", résume Romain Gallerand. Or, "les cours sont aussi compliqués qu'avant", déplore-t-il, ce qui peut expliquer une diminution du nombre d'étudiants sélectionnés.
Les professionnels de la pharmacie notent aussi "un grand manque d'attractivité" pour la filière, et dénoncent une présentation insuffisante de la variété des métiers au cours de la première année.
Les nombreuses voies professionnelles se présentant aux étudiants, comme l'industrie ou le milieu hospitalier, restent méconnues, souligne M. Gallerand.
La réduction de l'effectif des étudiants n'est "pas viable pour (..) le système de soin français dans sa globalité", mettent en garde les syndicats professionnels, rappelant que le métier souffre déjà d'une "pénurie de ressources humaines" depuis plusieurs années.
(U.Gruber--BBZ)