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Plus de 30.000 personnes ont dû fuir les flammes sur l'île de Rhodes, écrasée comme toute la Grèce sous une fournaise favorisant les incendies, pendant que la canicule continue aussi sa progression dans le sud des Etats-Unis.
Depuis le début de l'été, la chaleur accable des dizaines de millions de personnes dans le monde et juillet pourrait s'avérer le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, d'après les prédictions des experts qui soulignent l'impact du réchauffement climatique.
En Grèce, où les pompiers ont recensé 46 nouveaux incendies en 24 heures, le feu fait rage dimanche pour le sixième jour d'affilée sur l'île très touristique de Rhodes, dans l'archipel du Dodécanèse.
Un sinistre hors de contrôle dans l'est de cette île a conduit samedi à l'évacuation par bateau d'environ 2.000 personnes tandis quelque 30.000 autres ont été mises à l'abri dans des gymnases, écoles ou centres de conférence pour la nuit. Panagiotis Dimelis, un élu local du village d'Archangelos, a décrit sur Skai TV "une situation sans précédent".
Le ministère grec des Affaires étrangères a ouvert une cellule de crise à Athènes pour faciliter le rapatriement de touristes étrangers.
Dans la nuit de samedi à dimanche, les flammes ont atteint le village de Laerma, brûlant des maisons et une église, selon la chaîne ERT TV et l'agence de presse grecque ANA. De nombreux hôtels ont aussi été touchés et le feu s'est étendu jusqu'aux villages côtiers de Kiotari et de Gennadi Lardos.
La lutte pour circonscrire l'incendie prendra encore plusieurs jours, selon les autorités. Le vent, qui l'attise, "devrait se renforcer entre la mi-journée et 17H00 (14H00 GMT)", a mis en garde un porte-parole des pompiers, Vassilis Vathrakoyiannis.
Des températures dépassant 44°C sont attendues pour dimanche en Grèce. Selon l'observatoire météorologique national, ce pays traverse "probablement" la plus longue canicule de son histoire. Tous les sites archéologiques, comme la célèbre Acropole d'Athènes, vont rester fermés aux heures les plus chaudes.
"Nous allons probablement subir une vague de chaleur de 16 à 17 jours, ce qui n'est jamais arrivé auparavant dans notre pays", a déclaré Kostas Lagouvardos, le directeur de recherche à l'observatoire, sur ERT.
"Il faut une vigilance absolue (...) car les moments difficiles ne sont pas passés", avait prévenu vendredi le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
A la surface de la mer, le mercure était de 2 à 3°C au-dessus de la normale, ont annoncé samedi les services météorologiques.
- Progression aux Etats-Unis -
Aux Etats-Unis, environ 80 millions de personnes vont subir des températures de 41°C et plus ce week-end, ont alerté les services météorologiques américains (NWS).
Elles pourraient monter à plus de 46°C à Phoenix en Arizona (sud-ouest), qui subit actuellement sa plus longue vague de chaleur jamais enregistrée : vendredi, le mercure a dépassé les 43°C pour le 22e jour d'affilée.
A 500 km de là, en Californie, la Vallée de la Mort et ses températures les plus élevées de la planète attirent les touristes, ces derniers voulant se prendre en photo aux côtés d'un écran affichant un mercure toujours au plus haut.
Certains attendent que le record absolu sur Terre - 56,6°C enregistrés à cet endroit en 1913 -, contesté par certains experts, soit battu.
Un homme de 71 ans y est mort en début de semaine et les gardes du parc national de la Vallée de la Mort soupçonnent que "la chaleur a joué un rôle" dans son décès, ce qui en ferait le second de l'année dans ces circonstances.
Pour le reste de juillet, la canicule devrait se déplacer vers le centre des Etats-Unis, du côté des Rocheuses et des grandes plaines du Midwest, selon l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).
Au Canada, théâtre d'inondations records en raison de pluies torrentielles, quatre personnes, dont deux enfants, ont été portées disparues dans la province orientale de Nouvelle-Ecosse, a annoncé la police.
"Certaines régions ont déjà reçu plus de 150 mm de pluie", ont souligné les services météorologiques, précisant que des précipitations supplémentaires "de nature tropicale", d'au moins 40 à 100 mm, étaient attendues.
Le mois de juillet est en passe de battre le record du mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, non seulement depuis que l'on prend des mesures mais aussi depuis des "centaines, si ce n'est des milliers d'années", a déclaré à la presse le climatologue en chef de la Nasa, Gavin Schmidt.
Cela n'est pas seulement dû à El Niño, le phénomène climatique cyclique qui prend sa source dans l'océan Pacifique et entraîne une augmentation des températures mondiales, a-t-il précisé.
Pour ce spécialiste, les températures extrêmes vont persister car "nous continuons d'émettre des gaz à effet de serre dans l'atmosphère".
Par rapport à l'ère pré-industrielle, le monde connaît un réchauffement proche de 1,2°C en raison de l'activité humaine, essentiellement de l'utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz).
(A.Lehmann--BBZ)