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La Floride a ordonné à des habitants de sa côte ouest d'évacuer mardi avant l'arrivée de l'ouragan Idalia, qui pourrait se renforcer et devenir "extrêmement dangereux" avant de toucher terre mercredi, selon les autorités américaines.
Des phénomènes de submersion côtière "potentiellement mortels" et des vents violents sont attendus, a averti le Centre national des ouragans (NHC). La tempête a aussi affecté à partir de lundi soir une partie de Cuba sur son passage.
Si on vous dit d'évacuer, "vous devez le faire immédiatement", a prévenu le gouverneur de l'Etat, Ron DeSantis, lors d'une conférence de presse. "Cela va être un ouragan majeur".
Exhortant aussi les habitants à se plier aux consignes, la patronne de l'agence fédérale chargée de la réponse aux catastrophes naturelles (Fema), Deanne Criswell, a tenu à enfoncer le clou.
"Très peu de personnes peuvent survivre au fait de se retrouver sur le chemin d'une submersion côtière majeure, et cette tempête sera meurtrière si nous ne nous mettons pas hors de danger et ne la prenons pas au sérieux", a-t-elle affirmé.
De tempête tropicale, Idalia est devenue ouragan dans la nuit. Le Centre national des ouragans a dit s'attendre à ce qu'elle "s'intensifie rapidement pour devenir un ouragan majeur extrêmement dangereux avant de toucher terre mercredi".
Un "ouragan majeur" est une classification réservée à ceux qui dépassent la catégorie 3 sur l'échelle Saffir-Simpson, qui en comprend 5 au total. Ils sont susceptibles de provoquer des destructions "dévastatrices" et "catastrophiques", selon le NHC.
Par précaution, les Etats de Caroline du Sud et Géorgie ont déclaré l'état d'urgence, au cas où l'ouragan affecterait aussi leurs terres.
- "Se préparer au pire" -
A Steinhatchee, petite ville d'un millier d'habitants du nord-ouest de la Floride, des dizaines de personnes se préparaient à évacuer.
Robert Bryant rassemblait des affaires avant de partir avec ses parents, leurs deux chats et leur chien vers la maison de sa grand-mère à Melrose dans les terres, à 150 km à l'est.
"Nous sommes sur l'eau, donc nous serons les plus affectés", a expliqué à l'AFP le jeune homme de 18 ans, dont la maison sur pilotis se situe à l'embouchure de la rivière Steinhatchee qui se jette dans le golfe du Mexique.
"J'espère qu'il n'y aura qu'un peu de vent et que ça passera mais il faut se préparer au pire", a-t-il poursuivi.
Au moment de la publication du dernier bulletin du NHC, Idalia se trouvait à 390 kilomètres au sud-ouest de Tampa (Floride) avec des vents soutenus allant jusqu'à 150 km/h.
- Cuba aussi -
Sur la pointe ouest de Cuba, les fortes pluies générées par le passage d'Idalia, alors encore tempête tropicale, ont provoqué des inondations dans plusieurs localités et privé d'électricité plus de 200.000 usagers, dont 90.000 à La Havane, ont annoncé les autorités.
"Nous devons maintenant travailler d'urgence" pour rétablir l'électricité et les communications et "récolter pour distribuer autant de nourriture que possible", a déclaré le président Miguel Diaz-Canel.
Les pluies, accompagnées de rafales de vent dépassant les 110 km/h, ont frappé la zone de production de tabac de la province de Pinar del Rio, notamment celle Vueltabajo où est récolté le meilleur tabac de l'île. Dans cette province, quelque 60.000 habitations pourraient avoir été endommagées.
Selon les médias, quelque 8.000 personnes avaient quitté en prévision de la tempête leur domicile pour se réfugier dans des centres d'hébergement ou chez des proches.
- Employés pré-déployés -
Idalia doit progresser dans le Golfe du Mexique, où sévit actuellement "une vague de chaleur marine", un facteur de renforcement des ouragans, selon les chercheurs.
Le président américain Joe Biden a approuvé lundi l'état d'urgence et débloqué une aide fédérale. La Fema se prépare déjà aux conséquences de la tempête, notamment en pré-déployant certains de ses employés, selon la Maison Blanche.
"J'ai parlé au gouverneur la nuit dernière, nous sommes en train de fournir tout ce dont il pourrait avoir besoin. Nous sommes en contact constant", a dit mardi M. Biden à propos de M. DeSantis, comme lui candidat à la présidence en 2024.
Fin septembre 2022, la Floride avait été frappée par le puissant ouragan Ian, qui avait fait près de 150 morts et provoqué d'importants dégâts sur son passage dans le sud-ouest de cet Etat.
(K.Müller--BBZ)