Berliner Boersenzeitung - Dans la Ruhr, l'industrie lourde compte sur l'hydrogène pour se désintoxiquer des fossiles

EUR -
AED 3.819085
AFN 72.923682
ALL 98.400033
AMD 411.81361
ANG 1.870929
AOA 948.275923
ARS 1066.346027
AUD 1.665067
AWG 1.871598
AZN 1.774655
BAM 1.95322
BBD 2.096032
BDT 124.056146
BGN 1.955809
BHD 0.391119
BIF 3069.745459
BMD 1.039777
BND 1.410637
BOB 7.173525
BRL 7.001132
BSD 1.038129
BTN 88.366285
BWP 14.417957
BYN 3.397313
BYR 20379.622457
BZD 2.088941
CAD 1.492532
CDF 2984.15938
CHF 0.935253
CLF 0.037279
CLP 1028.640378
CNY 7.5885
CNH 7.596832
COP 4588.336825
CRC 527.103798
CUC 1.039777
CUP 27.554081
CVE 110.119553
CZK 25.141596
DJF 184.788905
DKK 7.459879
DOP 63.236477
DZD 140.212533
EGP 52.917768
ERN 15.59665
ETB 132.178418
FJD 2.410878
FKP 0.823484
GBP 0.828926
GEL 2.921582
GGP 0.823484
GHS 15.259845
GIP 0.823484
GMD 74.864316
GNF 8972.149524
GTQ 7.996438
GYD 217.19313
HKD 8.076668
HNL 26.376162
HRK 7.45822
HTG 135.740713
HUF 411.929391
IDR 16857.431024
ILS 3.795429
IMP 0.823484
INR 88.811119
IQD 1359.90383
IRR 43761.598707
ISK 145.079924
JEP 0.823484
JMD 161.746364
JOD 0.737517
JPY 163.583937
KES 134.172535
KGS 90.460267
KHR 4172.488948
KMF 484.665904
KPW 935.798409
KRW 1517.205717
KWD 0.320439
KYD 0.865157
KZT 537.799671
LAK 22703.013706
LBP 92963.313428
LKR 305.955891
LRD 188.940446
LSL 19.303104
LTL 3.070191
LVL 0.62895
LYD 5.096269
MAD 10.468873
MDL 19.153702
MGA 4896.532627
MKD 61.355449
MMK 3377.154019
MNT 3533.160942
MOP 8.304831
MRU 41.441264
MUR 48.942502
MVR 15.998315
MWK 1800.122386
MXN 20.989712
MYR 4.665446
MZN 66.445606
NAD 19.303104
NGN 1602.461915
NIO 38.199546
NOK 11.806529
NPR 141.386256
NZD 1.841894
OMR 0.399227
PAB 1.038129
PEN 3.865694
PGK 4.213435
PHP 60.821765
PKR 289.011572
PLN 4.263147
PYG 8096.306344
QAR 3.775613
RON 4.973978
RSD 116.674579
RUB 103.963167
RWF 1448.187225
SAR 3.90363
SBD 8.717025
SCR 14.82412
SDG 625.423267
SEK 11.52112
SGD 1.412927
SHP 0.823484
SLE 23.686037
SLL 21803.599736
SOS 593.316344
SRD 36.452516
STD 21521.277478
SVC 9.084002
SYP 2612.470294
SZL 19.311493
THB 35.544248
TJS 11.357
TMT 3.649616
TND 3.310128
TOP 2.435262
TRY 36.588836
TTD 7.054682
TWD 34.007453
TZS 2516.866743
UAH 43.528308
UGX 3799.980959
USD 1.039777
UYU 46.208967
UZS 13402.298154
VES 53.62702
VND 26441.520361
VUV 123.444367
WST 2.872682
XAF 655.09175
XAG 0.035139
XAU 0.000397
XCD 2.810048
XDR 0.795949
XOF 655.09175
XPF 119.331742
YER 260.334065
ZAR 19.4006
ZMK 9359.204571
ZMW 28.730053
ZWL 334.807659
  • AEX

    4.0100

    876.26

    +0.46%

  • BEL20

    22.8100

    4246.05

    +0.54%

  • PX1

    10.9100

    7282.69

    +0.15%

  • ISEQ

    43.5100

    9712.3

    +0.45%

  • OSEBX

    7.4200

    1408

    +0.53%

  • PSI20

    20.1800

    6325.74

    +0.32%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    40.4000

    3055.65

    +1.34%

  • N150

    6.7900

    3238.97

    +0.21%

Dans la Ruhr, l'industrie lourde compte sur l'hydrogène pour se désintoxiquer des fossiles
Dans la Ruhr, l'industrie lourde compte sur l'hydrogène pour se désintoxiquer des fossiles / Photo: John MACDOUGALL - AFP

Dans la Ruhr, l'industrie lourde compte sur l'hydrogène pour se désintoxiquer des fossiles

Au cœur d'un complexe chimique de la Ruhr, en Allemagne, deux douzaines de modules d'électrolyse rutilants sont prêts à démarrer. Leur destination: produire de l'hydrogène vert pour l'industrie lourde qui tente de se désintoxiquer du charbon et de réduire sa dépendance au gaz fossile.

Taille du texte:

Les fines membranes empilées composant chaque module formeront le plus grand électrolyseur d'Europe, dont la mise en service à Oberhausen est prévue d'ici quelques jours pour décarboner des usines alentours.

Dans cet équipement, l'eau et l'électricité vont se rencontrer: sous l'effet du courant, les atomes de l'eau -hydrogène et oxygène- vont se séparer, permettant la production en quantité industrielle d'hydrogène dit "vert".

A condition que l'électricité utilisée soit elle-même issue d'énergie non fossile, pratiquement pas de CO2 ne sera émis, à l'exact inverse des techniques actuelles de production d'hydrogène, dit "gris" car à base de méthane.

Ce qui tombe bien. Dans la Ruhr du charbon et de l'acier, dans l'ouest de l'Allemagne, la vieille industrie rhénane cherche à se décarboner pour survivre, après avoir largement contribué au réchauffement climatique depuis le début de l'ère industrielle.

L'hydrogène vert est l'un des outils privilégiés par le secteur de l'acier pour faire baisser son bilan carbone.

Le sidérurgiste allemand Thyssenkrupp, deuxième en Europe derrière ArcelorMittal, compte ainsi transformer ses quatre haut-fourneaux historiques de Duisbourg. L'hydrogène lui servira à désoxyder le minerai de fer nécessaire pour fabriquer l'acier, remplaçant le charbon qui joue ce rôle depuis un siècle et demi.

- "Révolution industrielle" -

Le long du Rhin, ce premier site de production d'acier vert, dit "en réduction directe", est censé démarrer fin 2026. La décision finale d'investissement a été prise "en septembre", explique Marie Jaroni, directrice décarbonation du sidérurgiste.

Thyssenkrupp, qui admet être responsable à lui seul "de 2,5% des émissions de CO2 de l'Allemagne", a décroché une subvention européenne de 2 milliards d'euros sur les 3 milliards d'investissements dans cette première unité. La puissance et le nombre d'électrolyseurs dont il aura besoin n'est pas encore rendu public.

"C'est un changement total de méthode de production de l'acier", souligne Mme Jaroni.

Tous ces changements de procédés équivalent à une "révolution industrielle", acquiesce le ministre français de l'Industrie Roland Lescure. Celui-ci était la semaine dernière à Berlin pour baptiser une société franco-allemande dans l'électrolyse formée par Siemens Energy et Air Liquide.

La nouvelle gigafactory de Siemens Energy fabriquera des modules d'électrolyse, qu'Air Liquide utilisera pour composer des électrolyseurs. Prochain client: la raffinerie TotalEnergies de Normandie.

Pour le chancelier allemand Olaf Scholz, présent à l'inauguration de la factory, cette évolution est un "conte de fées industriel". En effet, 12 électrolyseurs ont le même bénéfice climatique que 25 millions d'arbres, a-t-il calculé.

"Nous avons une industrie basée sur l'énergie et les ressources, mais beaucoup basée sur le charbon", admet Samir Khayat, directeur général de l'agence chargée d'organiser la décarbonation du land de Rhénanie du Nord-Westphalie, où se trouve la Ruhr. Basée sur le gaz aussi, 30% de la chimie allemande, grosse consommatrice, est installée dans cet Etat industriel responsable de 6% des émissions de gaz à effet de serre du pays.

- "Course contre la montre" -

Mais la transition est "une course contre la montre", reconnaît-il. "Nous n'avons pas beaucoup de temps. Si nous ne le faisons pas, nous sommes perdus", ajoute ce responsable.

Reste à trouver les financements gigantesques pour acheter les électrolyseurs et augmenter la production électrique décarbonée nécessaire à leur fonctionnement.

Cette situation est d'autant plus sensible qu'avec la flambée des prix de l'énergie en Europe depuis le début de la guerre en Ukraine, certains industriels comme le chimiste allemand BASF, ont renoncé à des investissements en Allemagne pour produire aux Etats-Unis ou en Chine, où l'énergie est moins chère.

"La disponibilité de l'électricité va devenir un facteur clé", relève M. Khayat. Pour sa première usine avec électrolyseur, ThyssenKrupp assure avoir déjà bouclé des accords d'approvisionnement en électricité. "Mais il y en a trois autres derrière", s'inquiète Mme Jaroni.

Au total, le sidérurgiste aura besoin de 140.000 tonnes d'hydrogène par an pour chaque système de réduction directe du fer installé, soit plus de 500.000 tonnes au final. Des proportions démesurées. A titre de comparaison, l'électrolyseur d'Oberhausen, le plus grand d'Europe pour l'instant, sera seulement capable de produire entre 3.000 et 6.000 tonnes par an.

"Ce qui compte, c'est de tester la technologie, de fournir les clients rapidement, de recueillir les données d'exploitation afin d'augmenter en capacité rapidement", répond Gille Le Van, vice-président pour les industries lourdes et la transition énergétique d'Air Liquide en Europe centrale.

Pour Anne-Laure de Chammard, une Française qui dirige la branche hydrogène de Siemens Energy, "les trois prochaines années vont être déterminantes" pour voir si le marché de l'hydrogène décolle.

(P.Werner--BBZ)