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Le bilan des violents incendies qui ont ravagé la région touristique de Valparaiso, au Chili, considérés comme les plus meurtriers de l'histoire récente du pays, continue de s'aggraver mardi avec 131 morts, mais aussi de nombreux disparus et des milliers de sans-abri.
Alors que le pays observe son second et dernier jour de deuil national en mémoire des victimes de ces incendies dévastateurs, le Service médico-légal (SML) a fait état de 131 morts, contre 123 lundi.
L'organisme chilien, chargé de mettre à jour le nombre de morts, a précisé dans un communiqué que sur les 131 victimes, seulement 35 ont pu être identifiées jusqu'à présent.
La directrice de l'institut, Marisol Prado, a indiqué que des échantillons allaient commencer à être prélevés sur les personnes ayant signalé la disparition d'un proche afin de procéder ensuite "à une identification par l'ADN".
Elle a précisé que pour l'heure l'identification des corps se faisait à l'aide de tests biométriques et des empreintes digitales.
Le président Gabriel Boric a décrit ces incendies comme "la plus grande tragédie" qu'ait connue le pays depuis le tremblement de terre de 2010, suivi d'un tsunami, qui avait fait plus de 500 morts.
Neuf incendies restent actifs dans les zones forestières de la région touchée, mais ils sont sous contrôle et ne menacent plus les zones urbaines, a indiqué à l'AFP une source de la délégation présidentielle à Valparaiso. Selon les pompiers, ils pourraient tous être éteints d'ici une semaine.
En plein été austral et alors que les températures sont caniculaires, il y a cependant encore 165 incendies dans dix régions du centre et du sud du Chili, selon le dernier rapport du Service national de prévention et d'intervention en cas de catastrophe (Senapred).
"sortir les corps"-
Au sommet des collines densément peuplées des zones les plus touchées, des volontaires et des brigades de secours aident à déblayer les débris des maisons et voitures calcinées, tandis que les équipes de secours continuent de rechercher des disparus.
"Nous avons besoin qu'ils viennent sortir les corps de nos proches, c'est tout ce que nous demandons", a assuré à l'AFP Claudia Salazar, nièce de la pépiniériste du Jardin botanique de Viña del Mar, qui vivait dans une maison à l'intérieur du parc ravagé par les flammes.
La maire de la station balnéaire, Macarena Ripamonti, avait annoncé dimanche que quelque 190 personnes étaient portées disparues dans la ville. Aucun autre chiffre sur le nombre éventuels de disparus n'a pour l'heure été communiqué.
Le pape François, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, les Etats-Unis, l'Union européenne, la France, l'Espagne ou encore le Mexique, qui a envoyé mardi deux avions chargés de denrées alimentaires, ont exprimé leur solidarité et proposé leur aide au Chili.
Le président Gabriel Boric a remercié les offres d'aide lors d'un déplacement à Viña del Mar : "La solidarité internationale est active (...) J'ai même reçu des messages de Lettonie et de Roumanie", a-t-il assuré.
La vague de chaleur qui frappe le centre et le sud du Chili, et qui résulte du phénomène climatique El Niño, touche l'ensemble du Cône sud, provoquant d'importants incendies de forêt également en Argentine.
Dans le sud de la Patagonie, dans la province argentine de Chubut, quelque 6.000 hectares de forêts ont ainsi été ravagées par un incendie. Les pompiers argentins luttent aussi contre un autre incendie dans une importante réserve naturelle de la province voisine de Rio Negro.
(P.Werner--BBZ)