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Sous un ciel azur, des membres d'équipage astiquent le pont du tanker "Mare Doricum", à l'ancre à 10 km des côtes péruviennes. Plus d'une semaine après la marée noire qui a souillé le littoral dans le centre du pays, le navire reste sous l'étroite surveillance des garde-côtes.
Le bateau battant pavillon italien, qui peut transporter jusqu'à un million de barils de brut, est à l'origine d'une fuite de pétrole survenue le 15 janvier lors d'un déchargement à la raffinerie de La Pampilla, propriété de la compagnie espagnole Repsol située à Ventanilla, à 30 km au nord de Lima.
Les responsables de Repsol au Pérou ont déploré un "regrettable accident", mais rejettent la responsabilité sur la forte houle présente ce jour-là dans le Pacifique après la puissante éruption volcanique aux îles Tonga qui a provoqué un tsunami généralisé, inondant des côtes des Etats-Unis au Chili, ainsi qu'au Japon.
Sur le pont du tanker, long de 274 mètres, cinq membres d'équipage vêtus de combinaisons orange s'activent à l'entretien du navire, a constaté une équipe de l'AFP qui s'est approchée à bord d'une embarcation légère après plus d'une heure de traversée depuis le port de Callao, au nord de la capitale.
Deux marins péruviens en uniforme bleu sont aperçus sur le pont, tandis qu'un navire des garde-côtes navigue à environ 300 mètres du pétrolier.
"Nous patrouillons toujours dans la baie de Callao, si ce n'est pas physiquement, nous avons le bureau du trafic maritime qui surveille tout ce qui se passe avec des systèmes électroniques", a expliqué l'AFP le capitaine du port de Callao, Roberto Teixeira.
- "Catastrophe écologique" -
Basé à Naples, le navire à la coque noire et rouge a interdiction de reprendre la mer tant que l'enquête est en cours pour déterminer les responsabilités de la marée noire, qualifiée par les autorités de "catastrophe écologique".
Le déversement pétrolier a atteint une vingtaine de plages au nord de Lima, entraîné la mort de milliers d'oiseaux marins et mis des centaines de pêcheurs artisanaux au chomage. En plein milieu de l'été austral, le secteur touristique de la zone est également touché de plein fouet.
Selon un nouveau bilan du ministère de l'Environnement, plus de 180 hectares de littoral ont été souillés, ainsi que 713 hectares de zone maritime.
Le président de Repsol au Pérou, Jaime Fernández-Cuesta, a déclaré dimanche que la société espagnole faisait "tout son possible" pour remédier aux dommages environnementaux.
Une mission de neuf experts en catastrophes environnementales envoyée par l'ONU est arrivée lundi à Lima "pour effectuer une évaluation rapide de l'impact socio-environnemental et conseiller les autorités sur la gestion" de la crise.
Le président péruvien, Pedro Castillo, a déclaré que Repsol devait assumer sa responsabilité dans la marée noire: "Le gouvernement demande à cette entreprise de prendre ses responsabilités et nous allons l'obliger à assumer ses responsabilités pénales, civiles et administratives, car c'est de cela qu'il s'agit".
(L.Kaufmann--BBZ)