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Les inondations ont causé 82 milliards de dollars (73 milliards d'euros) de dégâts en 2021 au niveau mondial, annonce mercredi le réassureur Swiss Re, qui note d'importantes lacunes dans la couverture de ce risque susceptible d'augmenter avec le changement climatique.
Les inondations en Allemagne et dans les pays voisins en Europe en juillet ont entraîné à elles seules plus de 40 milliards de dollars de pertes économiques, dont 13 milliards prises en charge par les assurances, indique le réassureur dans son rapport sur les coûts des sinistres et catastrophes naturelles en 2021.
Il s'agit du désastre naturel le plus coûteux jamais enregistré en Europe, précise le groupe qui fait office d'assureur pour les assureurs.
Or avec le changement climatique et l'urbanisation croissante, l'institut de recherches de Swiss Re s'attend à ce que les pertes économiques dues aux inondations augmentent.
"Sur la seule année 2021, nous avons assisté à plus de 50 inondations graves dans le monde", a quantifié Martin Bertogg, responsable Périls et catastrophes chez Swiss Re, cité dans le communiqué accompagnant le rapport.
L'année a été marquée par des inondations dévastatrices notamment en Chine, en Inde, aux Philippines ainsi qu'aux États-Unis dans le sillage de l'ouragan Ida.
"Les inondations touchent près d'un tiers de la population mondiale, soit plus que toutes les autres catastrophes", a souligné M. Bertogg. Pourtant, 75% des risques d'inondations ne sont pourtant toujours pas assurés, a chiffré le groupe suisse dans le communiqué.
Sur les 82 milliards de dollars de dégâts l'an passé, un peu plus de 20 milliards de dollars ont été couverts par les assureurs, ce qui témoigne "d'importantes lacunes en matière de protection des risques d'inondation", souligne le groupe de réassurance dans le communiqué.
Les carences en matière de protection contre les inondations concernent en particulier l'Asie, où seules 7% des pertes économiques sont couvertes par une assurance, contre 34% en Europe.
Les inondations font partie des périls dits secondaires, par opposition aux catastrophes majeures, telles que les ouragans ou tremblements de terre. Mais la fréquence de ces périls secondaires, qui englobent aussi les tornades tempêtes, de grêle ou sécheresse, augmente, et font grimper la facture pour les assureurs.
En 2021, deux de ces périls classés comme secondaires ont pour la première fois entraîné des coûts supérieurs à 10 milliards de dollars pour les assureurs, relève Swiss Re, entre les inondations en Europe et la vague de froid aux États-Unis qui s'était étendue jusqu'au Texas.
En 2021, les catastrophes naturelles ont engendré 270 milliards de dégâts, dont 111 milliards couverts par les assureurs, selon Swiss Re qui mettait à jour sa première estimation de mi-décembre dans ce rapport. Les sinistres engendrés par l'homme, comme les incendies ou accidents industriels, se sont eux chiffrés à 10 milliards de dollars, dont 8 milliards assurés.
(O.Joost--BBZ)