Berliner Boersenzeitung - Jamestown, berceau historique des Etats-Unis menacé par la montée des eaux

EUR -
AED 3.84509
AFN 71.777909
ALL 98.141202
AMD 408.574256
ANG 1.895444
AOA 956.307906
ARS 1050.834504
AUD 1.612295
AWG 1.88697
AZN 1.781792
BAM 1.95518
BBD 2.123426
BDT 125.68012
BGN 1.95544
BHD 0.394556
BIF 3106.673555
BMD 1.046863
BND 1.413279
BOB 7.266764
BRL 6.08667
BSD 1.051666
BTN 88.857002
BWP 14.357787
BYN 3.441808
BYR 20518.511152
BZD 2.119927
CAD 1.463907
CDF 3004.495922
CHF 0.928358
CLF 0.036943
CLP 1019.371919
CNY 7.586823
CNH 7.596382
COP 4597.413202
CRC 534.630353
CUC 1.046863
CUP 27.741865
CVE 110.231075
CZK 25.351929
DJF 187.280573
DKK 7.458552
DOP 63.369892
DZD 139.850155
EGP 52.055675
ERN 15.702942
ETB 131.05999
FJD 2.383654
FKP 0.826307
GBP 0.832863
GEL 2.852699
GGP 0.826307
GHS 16.721854
GIP 0.826307
GMD 74.327594
GNF 9065.210059
GTQ 8.118501
GYD 220.032282
HKD 8.147472
HNL 26.576948
HRK 7.467544
HTG 138.078823
HUF 411.263192
IDR 16654.540506
ILS 3.888614
IMP 0.826307
INR 88.452372
IQD 1377.782549
IRR 44078.158835
ISK 146.099629
JEP 0.826307
JMD 167.02418
JOD 0.742329
JPY 162.076355
KES 135.30763
KGS 90.541947
KHR 4241.735067
KMF 491.658984
KPW 942.176136
KRW 1467.345375
KWD 0.322141
KYD 0.876434
KZT 521.551976
LAK 23036.690094
LBP 94182.614366
LKR 305.992904
LRD 189.834296
LSL 19.030043
LTL 3.091114
LVL 0.633237
LYD 5.13737
MAD 10.518163
MDL 19.150923
MGA 4924.554963
MKD 61.549271
MMK 3400.169584
MNT 3557.239785
MOP 8.431545
MRU 41.826127
MUR 49.0452
MVR 16.174377
MWK 1823.664873
MXN 21.399132
MYR 4.676858
MZN 66.894575
NAD 19.030134
NGN 1770.328441
NIO 38.49315
NOK 11.602768
NPR 142.170924
NZD 1.795014
OMR 0.40304
PAB 1.051666
PEN 3.994832
PGK 4.233697
PHP 61.630383
PKR 292.324522
PLN 4.344295
PYG 8254.380754
QAR 3.83432
RON 4.977308
RSD 117.026668
RUB 106.047711
RWF 1445.075964
SAR 3.930488
SBD 8.761739
SCR 14.258139
SDG 629.686448
SEK 11.599638
SGD 1.409962
SHP 0.826307
SLE 23.643399
SLL 21952.194733
SOS 601.035118
SRD 37.064183
STD 21667.946639
SVC 9.202212
SYP 2630.274077
SZL 19.038413
THB 36.362743
TJS 11.200706
TMT 3.674488
TND 3.327176
TOP 2.451861
TRY 36.201935
TTD 7.138837
TWD 34.080594
TZS 2776.65598
UAH 43.420359
UGX 3885.804091
USD 1.046863
UYU 44.816635
UZS 13457.421913
VES 48.437715
VND 26608.635571
VUV 124.285657
WST 2.922413
XAF 655.764576
XAG 0.033764
XAU 0.000389
XCD 2.829199
XDR 0.802265
XOF 655.74892
XPF 119.331742
YER 261.608951
ZAR 18.964653
ZMK 9423.028407
ZMW 29.000798
ZWL 337.089399
  • AEX

    2.6000

    868.74

    +0.3%

  • BEL20

    13.7200

    4172.66

    +0.33%

  • PX1

    -40.3900

    7172.24

    -0.56%

  • ISEQ

    -68.1400

    9528.53

    -0.71%

  • OSEBX

    -1.0300

    1463.75

    -0.07%

  • PSI20

    17.1700

    6377.78

    +0.27%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    42.8900

    2902.44

    +1.5%

  • N150

    -7.2000

    3263.62

    -0.22%

Jamestown, berceau historique des Etats-Unis menacé par la montée des eaux
Jamestown, berceau historique des Etats-Unis menacé par la montée des eaux / Photo: Ryan M. Kelly - AFP

Jamestown, berceau historique des Etats-Unis menacé par la montée des eaux

L'eau a encore avancé dans la nuit et immerge désormais l'ancien cimetière de la colonie anglaise de Jamestown, lieu fondateur de la nation américaine. Les pieds humides, les conservateurs du site historique ne peuvent que constater une énième inondation de ce qui fut la première implantation britannique permanente en Amérique du Nord.

Taille du texte:

Un peu plus loin, sur ces rives d'un estuaire de Virginie où a été bâti à partir de 1607 un fort du même nom, une archéologue mène ses fouilles entourée de sacs de sable.

Tous ces vestiges "que nous n'avons pas encore pu étudier pourraient être détruits", s'alarme Michael Lavin, le directeur des collections de Jamestown Rediscovery, l'association en charge du site sur la côte est américaine.

Le 4 mai, le National Trust for historic preservation, importante institution de protection du patrimoine, a placé Jamestown sur sa liste annuelle des onze sites historiques les plus en danger du pays.

Face à la montée du niveau des océans et à l'intensification des dérèglements météorologiques, une course contre la montre est engagée.

- "Il faut agir" -

"Il faut agir, et dès maintenant", insiste Michael Lavin, 47 ans. Pour arriver à son bureau, il a dû passer à gué le chemin, immergé.

"Nous avons presque toujours connu cet endroit à sec", déclare à l'AFP David Givens, le directeur de l'archéologie qui, comme son collègue, travaille ici depuis plus de 20 ans. L'inondation du jour est montée à un mètre, une hauteur d'eau qui sera la norme permanente d'ici la fin du siècle, selon une projection moyenne.

"C'est une illustration parfaite de la montée du niveau des mers, du changement climatique et de comment cela nous affecte", poursuit l'archéologue. Le niveau de la mer à l'embouchure du fleuve James a déjà augmenté de 45 centimètres depuis 1927.

L'inquiétude ici est d'autant plus grande que le site est un concentré de l'histoire américaine: en plus des colons anglais, il a accueilli des tribus amérindiennes pendant 12.000 ans et, en 1619, a vu débarquer dans son port les premiers esclaves africains dans les territoires britanniques d'Amérique du Nord.

- Ossements "comme des éponges" -

Au pied de l'ancienne église, Caitlin Delmas gratte le sol avec sa truelle. Autour de l'archéologue sont installés des sacs de sable et des bâches, déployées à chaque averse. "Ca rajoute du stress, car nous devons faire en sorte que tout reste sec".

Ici, "à peu près partout où on creuse, on trouve quelque chose de passionnant", s'émerveille-t-elle. En 2013, l'étude des os d'une jeune femme retrouvés là a permis d'établir, fait rare, qu'elle a été victime de cannibalisme lors d'une famine subie par les colons pendant l'hiver 1609-1610.

Mais de prochaines découvertes similaires pourraient ne jamais être connues: des ossements mis à jour récemment étaient "comme des éponges", inexploitables en raison d'une trop grande alternance sec-mouillé.

"C'est comme une guerre, avec des sacs de sable et des tranchées", souligne David Givens, "parce que c'est un combat permanent pour nous".

"Au fil du temps, ces sites archéologiques seront inaccessibles, érodés par l'eau de mer et les inondations," ajoute l'archéologue de 53 ans. "Et c'est ce qui me fait le plus peur".

"Les sites culturels ont toujours été affectés par les tempêtes, le vent, la pluie", mais "ces forces accélèrent, s'intensifient, se recombinent" en raison du réchauffement climatique causé par les activités humaines, résume la spécialiste Marcy Rockman, première à s'être penchée sur la question au sein des parc nationaux américains.

Dans le large estuaire face à Jamestown, une poignée de barges transportent des blocs de granite qui attendent une météo plus favorable pour venir renforcer la digue existante, celle-là même construite au début du 20e siècle pour, déjà, protéger le site de l'érosion.

Ce chantier à plus de 2 millions de dollars n'est qu'une première étape: contre les inondations, les études sont lancées, et "ça va coûter des dizaines de millions de dollars" prévient Michael Lavin.

A Jamestown ce jour-là, la marée a facilité la décrue, laissant des carpes barboter au-dessus de l'ancien cimetière jamais vraiment fouillé, bientôt transformé en marécage si rien n'est fait. "Les restes humains sont des collecteurs de données du passé", reprend l'archéologue en chef David Givens. "C'est urgent d'étudier cela".

"Nous n'avons, à Jamestown, qu'une fenêtre de cinq ans pour vraiment limiter les impacts du changement climatique", prévient dans son bureau de Washington Katherine Malone-France, cheffe de la conservation au sein du National Trust for historic preservation.

(G.Gruner--BBZ)