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L'électricité commençait à être rétablie jeudi dans certaines régions de Cuba, où les autorités ont entamé l'évaluation des dégâts causés par le passage de l'ouragan Rafael, qui a frappé l'ouest de l'île deux heures durant, sans toutefois faire de victimes.
"Lors de la réunion du Conseil national de défense, il a été indiqué qu'il avait été possible de rétablir le système électrique entre le centre et l'est" du pays, a indiqué la présidence cubaine sur X.
Dans les trois provinces de La Havane, Mayabeque et Artemisa, dans l'ouest du pays, les plus durement touchées par l'ouragan, "les travaux sur les lignes s'accélèrent afin de déterminer les dommages et d'évaluer leur connexion au système électrique national dans les plus brefs délais", a ajouté la même source.
Rafael, un ouragan de catégorie 3, a balayé de ses vents allant jusqu'à 185 km/h le territoire cubain du sud au nord mercredi, avant de perdre en intensité en pénétrant dans le Golfe du Mexique où il poursuit sa route vers le sud.
Les vents violents, avant même que Rafael ne touche terre, ont provoqué mercredi l'effondrement du système électrique de l'île, déjà fragilisé par sa vétusté et les pénuries de combustibles, et qui s'était totalement déconnecté mi-octobre, laissant sans courant 10 millions de Cubains pendant quatre jours.
Sur la côte sud-ouest de l'île, des rafales ont atteint entre 130 et 140 km/h, selon les autorités. A La Havane, elles ont pointé à 110 km/h, et ont pu atteindre jusqu'à 185 km/h dans les zones les plus touchées.
"Pour l'heure, il n'a été rapporté aucun décès", a déclaré le président Miguel Diaz-Canel, cité par la télévision d’État, lors de la réunion d'évaluation des dommages.
Rafael a frappé Cuba à peine deux semaines après le passage d'Oscar, un ouragan de catégorie 1, qui a fait huit morts dans l'est de l'île, au moment où le pays souffrait déjà d'un black-out général qui a duré quatre jours.
"Nous évaluons ce matin les dégâts causés par Rafael. Les efforts se concentrent" dans l'ouest du pays avait indiqué plus tôt le président Miguel Diaz-Canel qui a commencé dans l'après-midi une visite dans les zones les plus touchées.
- "Tout est dévasté" -
Sur l'autoroute reliant La Havane à Artemisa, des pylônes de lignes à haute-tension étaient à terre ou totalement tordus par la forces des vents, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Dans des villages alentour, les rues étaient encombrées de branches d'arbres, tuiles et morceaux de béton arrachés des façades par les vents violents.
"Ce n'est pas facile, tout est dévasté, la tour (d'éclairage) du stade de baseball est tombée aussi. Tout, tout a été détruit", a raconté à l'AFP Elias Perez, un maçon retraité de 65 ans vivant à Artemisa, la capitale de la province de 60.000 habitants.
"Nous devons aller de l'avant" et "ceux qui n'ont pas de bouteille de gaz vont devoir se contenter de charbon de bois" pour cuisiner, explique-t-il.
"J'ai à peine dormi tellement j'étais inquiète", raconte Natalia Martinez, 63 ans, mais "nous savons comment survivre, nous avons des coupures de courant presque tout le temps", dit-elle, alors que l'île communiste, secouée par une profonde crise économique, souffre de délestages récurrents.
"L'ouragan maintenant parti, nous avons une autre coupure d'électricité, nous n'avons pas d'eau, comment allons-nous cuisiner ?", se lamente Lidia, une femme au foyer de 49 ans, devant sa maison à Candelaria, localité de 20.000 habitants à 40 km de la plage de Majana où Rafael a touché terre.
À La Havane, où vivent deux millions de personnes, les habitants ont commencé à nettoyer les rues à force de balais, pelles et seaux. L'aéroport de la capitale et celui de la station de Varadero ont rouvert et les vols ont pu reprendre, ont annoncé les autorités.
En septembre 2022, l'île avait déjà connu une panne électrique généralisée après le passage du puissant ouragan Ian qui avait frappé l'ouest de l'île.
(Y.Yildiz--BBZ)