Berliner Boersenzeitung - Iran: la lente agonie de la rivière emblématique d'Ispahan

EUR -
AED 3.834139
AFN 71.572988
ALL 97.861015
AMD 407.407802
ANG 1.890032
AOA 953.572004
ARS 1048.014506
AUD 1.606059
AWG 1.881583
AZN 1.767523
BAM 1.949598
BBD 2.117364
BDT 125.321311
BGN 1.94742
BHD 0.393349
BIF 3097.804198
BMD 1.043874
BND 1.409244
BOB 7.246017
BRL 6.069215
BSD 1.048664
BTN 88.603321
BWP 14.316796
BYN 3.431982
BYR 20459.932097
BZD 2.113875
CAD 1.459827
CDF 2995.918625
CHF 0.925984
CLF 0.036838
CLP 1016.461806
CNY 7.56652
CNH 7.577487
COP 4581.824335
CRC 533.104017
CUC 1.043874
CUP 27.662663
CVE 109.916372
CZK 25.397718
DJF 186.745899
DKK 7.458762
DOP 63.188975
DZD 139.449742
EGP 51.913738
ERN 15.658111
ETB 130.685822
FJD 2.372518
FKP 0.823948
GBP 0.832145
GEL 2.844532
GGP 0.823948
GHS 16.674114
GIP 0.823948
GMD 74.114395
GNF 9039.329457
GTQ 8.095324
GYD 219.404104
HKD 8.125208
HNL 26.501072
HRK 7.446224
HTG 137.684617
HUF 411.097473
IDR 16603.234897
ILS 3.880534
IMP 0.823948
INR 88.181211
IQD 1373.849067
IRR 43952.318305
ISK 146.100465
JEP 0.823948
JMD 166.547337
JOD 0.740209
JPY 161.296814
KES 135.233639
KGS 90.29718
KHR 4229.625181
KMF 490.255503
KPW 939.486282
KRW 1465.781897
KWD 0.321211
KYD 0.873932
KZT 520.062978
LAK 22970.921797
LBP 93913.728945
LKR 305.119313
LRD 189.292331
LSL 18.975714
LTL 3.082289
LVL 0.631429
LYD 5.122703
MAD 10.488134
MDL 19.096248
MGA 4910.49567
MKD 61.339847
MMK 3390.462314
MNT 3547.08409
MOP 8.407474
MRU 41.706716
MUR 48.905479
MVR 16.127605
MWK 1818.458425
MXN 21.34712
MYR 4.663509
MZN 66.702495
NAD 18.975804
NGN 1765.27462
NIO 38.382986
NOK 11.601753
NPR 141.765035
NZD 1.786674
OMR 0.401877
PAB 1.048664
PEN 3.983427
PGK 4.22161
PHP 61.500891
PKR 291.489954
PLN 4.342798
PYG 8230.815018
QAR 3.823373
RON 4.976881
RSD 117.020934
RUB 108.145859
RWF 1440.950364
SAR 3.918961
SBD 8.736725
SCR 14.217433
SDG 627.892146
SEK 11.586344
SGD 1.405764
SHP 0.823948
SLE 23.575936
SLL 21889.522603
SOS 599.319201
SRD 36.958331
STD 21606.086019
SVC 9.17594
SYP 2622.764811
SZL 18.98406
THB 36.124827
TJS 11.168729
TMT 3.663998
TND 3.317677
TOP 2.444853
TRY 36.077745
TTD 7.118456
TWD 34.011518
TZS 2772.382363
UAH 43.296397
UGX 3874.710366
USD 1.043874
UYU 44.688687
UZS 13419.001279
VES 48.29914
VND 26540.498651
VUV 123.930829
WST 2.914069
XAF 653.892409
XAG 0.033343
XAU 0.000387
XCD 2.821122
XDR 0.799974
XOF 653.876799
XPF 119.331742
YER 260.868195
ZAR 18.86615
ZMK 9396.117559
ZMW 28.918002
ZWL 336.12703
  • AEX

    4.3300

    870.48

    +0.5%

  • BEL20

    29.9400

    4188.7

    +0.72%

  • PX1

    -16.5900

    7196.54

    -0.23%

  • ISEQ

    -30.7100

    9566.28

    -0.32%

  • OSEBX

    4.6900

    1469.49

    +0.32%

  • PSI20

    35.6200

    6395.66

    +0.56%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    42.8900

    2902.44

    +1.5%

  • N150

    8.5000

    3279.28

    +0.26%

Iran: la lente agonie de la rivière emblématique d'Ispahan
Iran: la lente agonie de la rivière emblématique d'Ispahan / Photo: ATTA KENARE - AFP

Iran: la lente agonie de la rivière emblématique d'Ispahan

Assis sur un quai avec deux amis, le sexagénaire Jalal Mirahmadi contemple mélancoliquement Zayandeh-roud, plus long cours d'eau du centre de l'Iran. Cette rivière emblématique d'Ispahan est à l'agonie depuis des années, touchée par la sécheresse et le détournement de son lit.

Taille du texte:

"Lorsque j'étais enfant, l'eau coulait sous les arches du pont et débordait parfois pour se déverser dans les rues avoisinantes", soupire M. Mirahmadi.

Le lit de Zayandeh-roud ("rivière fertile" en persan) parcourt près de 400 kilomètres depuis les montagnes de Zagros à l'ouest, serpente sous plusieurs ponts historiques de la ville, avant de continuer jusqu'au lac Gavkhouni à l'est.

Mais la rivière est, sauf rare exception, à sec depuis 2000, quand les responsables ont détourné l'eau pour approvisionner la province voisine de Yazd.

Et les jeunes sont désormais habitués à voir le lit asséché de Zayandeh-roud. Comme Amir, lycéen de 18 ans, qui passe rarement auprès de la rivière car elle "n'est plus agréable sans eau".

"La plupart de mes souvenirs et ceux de ma génération sont associés à la sécheresse de la rivière", regrette-t-il.

De temps à autre, les autorités ouvrent provisoirement les vannes du barrage pour irriguer les champs du blé à l'est d'Ispahan, troisième ville du pays avec deux millions d'habitants.

Comme pendant quelques jours mi-mai. L'occasion pour les locaux et les touristes de se ruer vers la rivière pour capturer ce paysage éphémère.

"Vous voyez cette foule aujourd'hui ? Dans quelques jours, quand il n'y aura plus d'eau dans la rivière, vous ne verrez plus que des vieillards comme nous. Et nous viendrons juste pour nous souvenir", dit M. Mirahmadi.

- Selfies avec la rivière -

"Ces ponts historiques n'ont aucun sens sans eau. Lorsque l'eau de Zayandeh-roud coule, les ponts ont une apparence et une beauté particulières", lance Ali-Mohammad Fassihi, chargé par le ministère du Patrimoine et du Tourisme de les superviser.

A l'ombre des arbres au bord de l'eau, des familles se reposent autour d'un thé ou d'une chicha, certaines flânent, tandis que d'autres naviguent sur des pédalos sur la rivière peu profonde.

Les selfies et les photos se multiplient, notamment à proximité des ponts historiques Khajou et Si-o-Se Pol, construits au 17e siècle pendant l'âge d'or d'Ispahan, alors capitale de la Perse.

"Je n'avais pas de bonnes photos du reflet du pont dans la rivière car elle est à sec depuis que j'ai appris la photographie", raconte Mahnaz, étudiante en art de 27 ans, caméra à la main.

Sous les arches du pont Khajou résonne la voix d'un homme qui chante une chanson mélancolique sur un amour perdu.

En contrebas du majestueux pont Si-o-Se Pol, Mohammad-Réza Abdollahi, portraitiste, attend des clients. Entre temps, le quinquagénaire dessine le pont en savourant son thé.

"Je n'étais pas venu à Ispahan depuis dix ans car il y avait peu de touristes à cause de la sécheresse de Zayandeh-roud. Je ne voulais rester qu'une semaine ou deux, mais j'ai prolongé mon séjour" après l'ouverture des barrages, dit-il.

- "Perdre une mère" -

Mais au milieu de la semaine, les vannes ont été refermées.

Un changement visible dès le lendemain: l'eau coule seulement sous deux arches du pont Khajou, remarquable par sa décoration et ses gradins descendant jusque dans le courant.

"Zayandeh-roud est le lieu de rencontre de tous les habitants d'Ispahan. Lorsqu'ils sont heureux, ils viennent vers cette rivière et ses ponts pour faire la fête. Et s'ils sont tristes, ils viennent ici pour se calmer", raconte Borna Moussavi, qui milite pour la préservation de la rivière et le patrimoine d'Ispahan.

Pour lui, la disparition de la rivière "serait similaire à la disparition d'un membre de la famille ou d'une mère pour les habitants d'Ispahan. Zayandeh-roud, c'est comme une mère pour nous".

En novembre, des dizaines de milliers de personnes, notamment des agriculteurs, se sont rassemblées dans le lit sec de la rivière pour se plaindre de la terrible sécheresse et reprocher aux autorités de détourner l'eau.

Au printemps, la municipalité a lancé une campagne de sensibilisation sur le sort de la rivière avec plusieurs panneaux érigés dans la ville. Mais la population craint de la disparition définitive du Zayandeh-roud.

Pour M. Mirahmadi, "s'il n'y a pas de rivière, Ispahan deviendra un désert et dans quatre ou cinq ans, tout le monde va abandonner la ville. Cette rivière a maintenu Ispahan en vie".

(S.G.Stein--BBZ)