Berliner Boersenzeitung - Afghanistan: partir ou rester, le dilemme des derniers Sikhs

EUR -
AED 3.814927
AFN 72.705046
ALL 98.058129
AMD 415.475185
ANG 1.873678
AOA 948.802164
ARS 1074.746381
AUD 1.663705
AWG 1.869567
AZN 1.769075
BAM 1.950903
BBD 2.099122
BDT 126.315996
BGN 1.955821
BHD 0.391463
BIF 3015.714647
BMD 1.038648
BND 1.4135
BOB 7.184279
BRL 6.350284
BSD 1.039636
BTN 89.115329
BWP 14.399482
BYN 3.402308
BYR 20357.502011
BZD 2.091421
CAD 1.48856
CDF 2980.920353
CHF 0.939558
CLF 0.038059
CLP 1050.155699
CNY 7.605809
CNH 7.631711
COP 4507.732588
CRC 530.291977
CUC 1.038648
CUP 27.524174
CVE 111.340748
CZK 25.160729
DJF 184.58858
DKK 7.458615
DOP 63.747012
DZD 140.620876
EGP 52.614662
ERN 15.579721
ETB 130.205398
FJD 2.409404
FKP 0.822591
GBP 0.829735
GEL 2.923819
GGP 0.822591
GHS 15.278785
GIP 0.822591
GMD 74.260947
GNF 8979.112564
GTQ 8.020217
GYD 217.503504
HKD 8.076485
HNL 26.423678
HRK 7.450125
HTG 135.785071
HUF 416.09801
IDR 16789.901716
ILS 3.767893
IMP 0.822591
INR 89.065889
IQD 1360.628961
IRR 43727.08312
ISK 145.097348
JEP 0.822591
JMD 162.239818
JOD 0.736819
JPY 163.738718
KES 134.506229
KGS 90.362338
KHR 4196.138278
KMF 497.969155
KPW 934.782675
KRW 1519.240769
KWD 0.320361
KYD 0.866363
KZT 549.609038
LAK 22652.914376
LBP 93010.933915
LKR 307.431686
LRD 194.227279
LSL 19.297847
LTL 3.066858
LVL 0.628268
LYD 5.120792
MAD 10.398166
MDL 19.358251
MGA 4871.259834
MKD 61.519258
MMK 3373.488389
MNT 3529.325979
MOP 8.324467
MRU 43.107643
MUR 48.556753
MVR 16.04689
MWK 1799.456298
MXN 21.121049
MYR 4.685323
MZN 66.369424
NAD 19.298109
NGN 1603.38213
NIO 38.253985
NOK 11.735227
NPR 142.586295
NZD 1.841591
OMR 0.399883
PAB 1.039626
PEN 3.909448
PGK 4.148205
PHP 60.32263
PKR 289.638974
PLN 4.253134
PYG 8178.826037
QAR 3.78929
RON 4.973025
RSD 117.036077
RUB 111.655242
RWF 1450.821392
SAR 3.899272
SBD 8.707563
SCR 14.706105
SDG 624.744111
SEK 11.479595
SGD 1.416264
SHP 0.822591
SLE 23.685463
SLL 21779.933677
SOS 594.134503
SRD 36.312697
STD 21497.917857
SVC 9.096388
SYP 2609.634667
SZL 18.358095
THB 35.968017
TJS 11.34751
TMT 3.635268
TND 3.322505
TOP 2.43262
TRY 36.667927
TTD 7.051606
TWD 34.041587
TZS 2582.233848
UAH 43.926573
UGX 3837.368458
USD 1.038648
UYU 45.656504
UZS 13442.841771
VES 54.994175
VND 26360.887808
VUV 123.310378
WST 2.869564
XAF 654.342992
XAG 0.034711
XAU 0.000394
XCD 2.806998
XDR 0.800617
XOF 662.135359
XPF 119.331742
YER 260.051475
ZAR 19.300247
ZMK 9349.084819
ZMW 29.005455
ZWL 334.444252
  • AEX

    6.9900

    891.56

    +0.79%

  • BEL20

    25.1300

    4284.41

    +0.59%

  • PX1

    163.8400

    7445.69

    +2.25%

  • ISEQ

    43.4900

    9708.49

    +0.45%

  • OSEBX

    -1.3200

    1461.23

    -0.09%

  • PSI20

    -9.6700

    6435.22

    -0.15%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -10.5600

    3095.46

    -0.34%

  • N150

    39.0900

    3323.97

    +1.19%

Afghanistan: partir ou rester, le dilemme des derniers Sikhs
Afghanistan: partir ou rester, le dilemme des derniers Sikhs

Afghanistan: partir ou rester, le dilemme des derniers Sikhs

Responsable du principal temple sikh de Kaboul, Gurnam Singh embrasse du regard l'immense salle qui accueillait autrefois des centaines de fidèles. Seule une poignée d'adeptes y prie: "Tout le monde aime ce pays. Nous sommes Afghans, c'est notre patrie. Mais nous partons par désespoir".

Taille du texte:

Pieds nus sur le sol recouvert de tapis rouges, les fidèles sont arrivés au compte-gouttes. Les femmes d'un côté, les hommes de l'autre, chaque groupe se réchauffant autour d'un poêle à bois, ils ont écouté des passages du Guru Granth Sahib, le livre saint sikh.

Puis l'ouvrage a été cérémonieusement replacé dans l'autel lui étant consacré. Début novembre, le gurdwara (temple, ndlr) Karte Parwan possédait encore trois exemplaires du livre saint. Mais deux ont été transportés à Delhi pour être "mis à l'abri".

La communauté sikhe d'Afghanistan, qui comptait dans les années 1970 au moins 150.000 membres, n'en a peut-être plus pour longtemps.

Quarante ans de guerre, de pauvreté et de discriminations ont provoqué leur exode. Après l'arrivée des talibans au pouvoir, mi-août, près d'une centaine se sont encore exilés. Selon Gurnam Singh, ils ne sont plus que 140 à travers le pays, la majorité à Kaboul et quelques dizaines à Jalalabad (est).

Manmohan Singh, 60 ans, un ancien respecté de la communauté, fait visiter le gurdwara. Il montre la cuisine partagée, les appartements où sont logées plusieurs familles.

"La joie ou la peine qu'on éprouvait, on la partageait ici. On a d'abord construit le gurdwara, puis les bâtiments autour, puis l'école. Moi aussi j'ai étudié ici", sourit-il.

"Quand ce gurdwara a été construit il y a 60 ans, tout le quartier appartenait aux Sikhs. Il n'y avait pas un seul musulman ici".

De l'extérieur, rien ne distingue le temple des autres bâtiments du quartier. Sa haute porte métallique, ses murs d'enceinte écrus pourraient être ceux de n'importe quelle résidence cossue.

Les mesures de sécurité sont drastiques: plusieurs attaques ont visé les Sikhs -- membres d'une religion hindouiste comptant 25 millions de fidèles surtout présents au Penjab, dans le nord-ouest de l'Inde -- ces dernières années.

Début octobre encore, des hommes armés, non identifiés, ont pénétré de force dans le gurdwara qu'ils ont vandalisé.

- Pour aller où? -

Manjit Singh, 40 ans, fait partie des quelques-uns ayant choisi de rester. Comme nombre de Sikhs, il tient une échoppe de produits pharmaceutiques et médicinaux.

Les affaires vont mal, plus à cause de la crise économique que des mauvaises relations avec les talibans ou les autres Afghans. "Ce sont nos amis. Nous sommes là les uns pour les autres", insiste-t-il.

Mais dans son quartier de Shor Bazar, dans le sud de Kaboul, "il reste à peine deux ou trois familles (...) Tous les autres sont partis".

L'an passé, sa fille a épousé un autre Sikh afghan puis a émigré à Delhi. L'Inde a offert son aide aux Sikhs, facilitant leur installation sans pour autant leur donner la nationalité.

Manjit Singh est resté. Partir, pour aller où? "Pas en Inde. Qu'est-ce que je ferais en Inde? Il n'y a pas de travail ou de maison là-bas".

Autrefois, Shor Bazar était un haut lieu sikh. Il en reste une rue, "Hindu Street", où se trouve le plus ancien gurdwara de Kaboul, vieux de "presque 400 ou 500 ans" selon Manjit Singh.

Entretenu par la communauté, il semble presque neuf mais reste vide. Pourtant "avant, beaucoup de gens venaient ici. Nous avions des prières collectives deux fois par semaine, le dimanche et le mercredi".

- "Trop de pauvreté ici" -

"Avant", c'était avant l'attaque de mars 2020 contre un autre gurdwara de Shor Bazar. L'assaut par plusieurs hommes, revendiqué par l'EI-K, la branche afghane de l'organisation Etat islamique, avait duré six heures, un jour de prière.

Vingt-cinq personnes étaient mortes, dont la sœur de Paramjeet Kaur. Cette mère de trois enfants, âgée de 30 ans, avait elle reçu un éclat dans l'œil gauche. Comme beaucoup d'autres après cette attaque, elle a fait ses valises, direction Delhi.

Mais dans la capitale indienne, "nous n'avions pas de travail et c'était cher alors nous sommes rentrés", raconte Paramjeet Kaur. C'était en juillet, quelques semaines avant le retour au pouvoir des talibans.

Depuis, Paramjeet et sa famille sont nourris et hébergés au gurdwara Karte Parwan. Leur logement, une pièce aux murs nus d'environ 20 m2, est seulement meublée d'un poêle, d'une immense télé et de couchettes posées le long des murs.

Les enfants ne vont pas à l'école et Paramjeet Kaur ne sort pas du gurdwara, rare endroit où elle se sent en sécurité. Elle pense à repartir mais pas en Inde, évoque le Canada ou les Etats-Unis.

"Il y a trop de pauvreté ici. Mon fils et mes filles sont encore petits. Si nous partons, nous pourrons faire quelque chose de notre vie".

(Y.Yildiz--BBZ)